Vraie sensation aux États-Unis ce groupe de tendance folk-rock effectue ici son retour. Pour son disque sobrement intitulé III” les Américains racontent une histoire où, formellement, chaque morceau sera accompagné d’un clip, formant un long-métrage relatant l’histoire d’une famille à travers différentes générations. Le film a d’ailleurs été entièrement diffusé lors du Toronto International Film Festival.
Le cœur de l’histoire est celui d’une famille de la classe moyenne et le disque va se diviser en trois chapitres. Le disque se divise en trois chapitres, le premier se consacre à Gloria Sparks. Et il est fait d’une entrée en matière tout en douceur avec « Donna » ; un piano entêtant qui nous embarque immédiatement dans une atmosphère mélancolique. Cette première partie relate l’histoire d’une mère addict, avec des paroles plus sombres que ce que l’on a pu connaître de la formation auparavant. La chanson « Gloria » signera la fin de cette partie de concluant sur la fuite du personnage.
Suivra un bond en avant on se se retrouvera ensuite aux côtés du petit-fils, Junior Sparks. Jeune homme qui vit sa première rupture et il habite avec un père violent. Encore une fois, les textes sont plus durs, notamment sur « Leader Of The Landslide » où il est question de folie et d’alcool et, là encore, le dénouement se résoudra par une fuite.
L’ultime chapitre fait référence au père de Junior, Jimmy Sparks. Le début de son histoire, « My Cell », est probablement la plus jolie ccomposition de l’ensemble. Elle véhicule un climat un sentiment fataliste, que le fond de piano rendra encore plus prégnant. Son histoire est claire : le fils de Gloria a suivi le même chemin. Le dernier titre « Salt And The Sea »est révélateur :le sel et la mer doivent cohabiter et l’un ne peut se passer de l’autre.
Ce projet, sur fond de folk, est certes nouveau mais on y retrouve ce qui fait la particularité de The Lumineers : la voix cassée, parfois poussée et accompagnée de choeurs de Wesley Schultz, la guitare rythmée, les notes au piano. Si l’atmosphère est plus lourde par rapport à ce à quoi le groupe nous a habitués, on retrouve la patte des artistes. C’est le cas sur « Gloria », qui fait référence à une femme alcoolique, mais qui repose sur un instrumental reconnaissable entre mille.
Cerise sur le gâteau, III comprend trois titres bonus. Des morceaux assez diversifiés, quipermettent de terminer l’écoute sur une note plus colorée, comme « Soundtrack Song ». Une bonne façon de conclure une œuvre qui marque un tournant dans la carrière de The Lumineers. Loin de se reposer sur ses lauriers, The Lumineers frappe un grand coup et nous emmène dans une histoire atypique qui devrait lui permettre de renconter un plus large public.
***1/2