Daniel W J Mackenzie & Richard A Ingram: « Half Death »

C’est quand il est au plus calme que Half Death est le plus impressionnant. L’album se veut une exploration du côté apaisé de la composition mélodique, avec des pianos, des synthés et des arpèges pétillants accompagnant le genre de lueurs réverbérantes qui semble omniprésent dans ce genre de choses. Quand on apprend que ses membres contiennent lichard A Ingram du groupe Oceansize, on comprendra l’environnement spatial et post-post-rock dans lequel Half Death se situe d’un point de vue technique, et ce du début à la fin. Chaque son, chaque subtile incursion auditive, est rendue avec une nuance remarquable, la différenciation tonale et le timbre entre ses éléments formant un paysage sonore riche et immersif. Bien que la musique elle-même soit souvent imprégnante, c’est la retenue incarnée par l’album dans son ensemble qui prime. Half Death ressemble beaucoup au genre de musique de scène qui s’ajoute et, comme c’est souvent le cas, améliore la composition propre des films de science-fiction hollywoodiens, avec des crescendos sans but cédant la place à des silences durs et frappants, tels une toile de tension inassouvie. Son penchant pour la subtilité est tel qu’il était parfois difficile de savoir si les sons perçu proviennent des écouteurs ou du monde qui entoure qui l’écoute, Mackenzie et Ingram placent ainsi leurs sons à la limite de la perception, et c’est quand l’album s’éloigne un peu plus du calme des moments post-rock que les choses souffrent le moins car ce sont qui sont le plus explicitement qui s’avèrent être les moins précieux.

Compte tenu de la force des deux premiers morceaux, les troisième et quatrième, « Victoria I (ruin) » et  « Creeping », beaucoup plus faibles, embrassent le sentiment de néant que le reste du travail, plus court, ne parvient pas à extraire. En revanche, « Jitter » est sans doute la piste qui se démarque. Un bourdon mince et nasal, qui évolue en 7 minutes environ, qui taquine de sa structure une variation presque infinie, pour laquelle le piano lointain et profond pourvoit un accompagnement parfait : il y a quelque chose de semblable à The Caretaker sur ce Half Death, tant son instrumentation et son traitement génèrent cette aura générale de mélancolie mémorable qui est propre à l’œuvre de Leyland Kirby. Parfois, l’équilibre entre quelque chose et rien semble un peu déroutant, et il y a de nombreux moments où, les arrangements déjà réduits auraient pu être appariés encore plus loin. Ceci dit, quand Half Death est une réussite elle l’est avec un aplomb qui produit une vision émotive et articulée qui mélange à la perfection les qualités tonales des instruments ainsi utilisés.

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