Quel processus créatif peut bien utiliser Dylan Carlson pour trouver les titres de ces albums ? Il y a neuf ans pour la réédition de A Bureaucratic Desire Foe Extra Capsular Extraction, un opus fourmillant de six cordes barbares et des basses vrombissantes de Joe Preston. On pourra remettre le couvert avec le nouvel opus de Earth dont le titre, Full Upon Her Burning Lips, est tout aussi énigmatique, tout autant que son accompagnement musical fait de riffs hypnotiques et déliquescents.
On y entendra toujours la batterie d’Adrienne Davies dont le précision s’étire jusqu’à adopter cette rythmique indolente permettant à Dylan Carlson de retrouver la cosmogonie du blues. Le duo prend son temps avec ces phrases de guitare dispersées sur dix morceaux, sans que la note de trop se fasse ressentir. Les effets de distorsion semblent légèrement en retrait et laissent place à un étrange effet audio qui tire cla musique vers des fréquences suffisamment graves pour procurer quelques sensations caverneuses. Allez savoir pourquoi, ensuite, la lente désagrégation des trois minutes et vingt secondes de « Exaltation of Larks me » pousse toujours dans une intense rêverie quand on la digère.
Ainsi, Dylan Carlson et Adrienne Davies ont resserré le propos jusqu’à son extrême simplicité ; un riff et un rythme. C’est probablement leur disque qui s’aventure le moins dans les bourdonnements atmosphériques et, temps aidant on goûera ces quelsues écoutes parce que, précisément, elle nous font prrendres conscience de la décomposition dudit temps.
***1/2