Justin Rutledge: « Passages »

Bel exemple de ce qu’on pourrait appeler le syndrome Jim Cuddy. C’est-à-dire : une voix trop jolie et lisse pour le bien des chansons. C’est bien pourquoi on aime mieux Cuddy au sein de Blue Rodeo, où le rugueux Greg Keelor permet une saine tension dans la proposition. Jason Rutledge, lui, tout fortiche auteur-compositeur soit-il, est tout seul à se mirer dans ses mélodies.

Oui, c’est agréable, bien fait, et le propos ne manque ni de nuances ni de substance (mentionnons « One Winter’s Day », histoire de santé mentale, brillamment écrite), mais à la fin, on a l’impression d’être chez John Denver, alors qu’on est plutôt voisin de feu Gord Downie (la présence du guitariste de Tragically Hip, Rob Baker, en appose l’estampille). Ce huitième album témoigne à la fois de l’indéniable valeur du gars et de la difficulté inhérente à se distinguer. Imaginez un singer-songwriter lénifiant sans le trémolo : ce serait beau, pertinent, mais il manquerait quelque chose. Drôle de défaut que la beauté, quand même.

**1/2

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