Bien que sorti l’année dernière, impossible de ne pas parler du dernier album, Сka3ka, du phénomène russe Ic3peak.
Leur précédent opus Сладкая Жизнь / Sweet Life, avait été malencontreusement oublié mais Cka3ka, bien que moins rageur, possède une musicalité des plus singulières, plongeant ses racines dans la bass music, la trap, la witch house et les expérimentations électroniques transversales, appuyés par un coté « Pop » qui rend le tout hypnotique.
La voix de Nastya n’y est pas pour rien, ensorcelant l’auditeur à coups de susurrements enfantins et de décharges sensuelles à dresser les pores de la peau.
Elle alterne les modulations vocales avec une aisance et une diversité qui forcent l’oreille et à se pencher sur le travail de production pertinent, aidée qu’elle est par son acolyte Nick, véritable artisan d’instrumentations trépidantes et tendues, où basses monstrueuses et synthés malades bâtissent des ambiances caverneuses et inquiétantes.
Sous les textes et la musique d’Ic3speak se cachent une poésie sombre et engagée, renvoyant à la situation plus que fragile de leur pays d’origine, certains de leurs concerts s’étant vus censurés par la police, et eux-mêmes arrêtés plusieurs fois. Les contes de fées du duo, sont le reflet terrible d’une jeunesse rêvant de liberté et de soleil radieux, de silences brisés et de droits d’expression. Très fortement recommandé.
***1/2