Il y a trois années et demi de cela, le groupe de Bowling Green avait connu la consécration avec son quatrième disque Tell Me I’m Pretty produit par Dan Auerbach qui lui avait permis de remporter le Grammy du meilleur album rock. Le combo est, aujourd’hui, de retour avec son successeur, Social Cues.
Ce nouvel opus n’est pas intrinsèquement différent de son prédécessuer mais, tout en marchant sur ses pas de son prédécesseur, Cage The Elephant continue d’explorer l’âge d’or du rock’n’roll avec un soupçon « radio-friendly » pour ne pas surprendre son auditeur. Ecrit alors que Matt Shultz a traversé des périodes un peu troubles dans sa vie personnelle, il en résulte un disque où ils visent clairement plus haut comme l’atteste l’introduction space-glam nommée « Broken Boy » qui sonne comme une fusion entre David Bowie et MGMT ou les plus immédiats « Black Madonna » et « Skin and Bones ». Que l’on aime ou l’on déteste, nul ne doute que le groupe de Kentucky est bien de retour.
Il s’agit également de leur disque le plus diversifié allant des influences reggae-dub sur « Night Running » conviant le toujours aussi déluré Beck aux allures post-punk sur « House of Glass ». Cage The Elephant arrive à balancer le côté garage-blues qui a longtemps fait sa réputation avec « Ready To Let Go » qui fait écho à la vie personnelle de Matt Shultz et sure un « Love’s The Only Way » aux arrangements de corde somptueux ou « What I’m Becoming ». Ces morceaux arrivent à transmettre à la perfection ce qu’a traversé Matt Shultz avec un divorce qui a gaspillé son énergie en particulier sur un déchirant « Goodbye » en titre de final.
Avec Social Cues, Cage The Elephant signe son disque le plus hétéroclite de leur discographie mais aussi le plus abouti et cohérent. Prouvant qu’il est capable les de se renouveler comme bon lui semble, le sextet du Kentucky, en appuyant les textes personnels de son auteur, arrive avec succès à conjuguer passé, présent et futur.
***1/2