Quatrième album du groupe suédois Diablo Swing Orchestra, Pacifisticufs présente une autre facette de ce groupe à l’avant garde du métal. Après le départ d’AnnLouice Lögdlund en Août 2014 et son remplacement par Kristin Evegård qui assure aussi les claviers, le groupe avait sorti un « single » « Jigsaw Hustl »où elle fait sa première apparition. Cet album, enregistré en 2016, ne sort que maintenant en raison de problèmes de mixage. Précédé par deux « singles », « Knucklehugs » et « The Age of Vulture », ainsi qu’un ré-enregistrement du « teaser » « Jigsaw Hustle »,
Pacifisticufs déploie l’ensemble de la palette musicale du combo : un ensemble électrique, basse-guitare-clavier, avec un orchestre « de scène » violoncelle-trompette-trombone.
Épanchement romantique enflammé sur « Laday Clandestine Chainbreaker », c’est de la guimauve qui dégouline avant d’enchaîner sur des guitares qui font monter les blancs en neige suivi d’un duo pour cuivre. À l’opposé, on trouve le très corrosif « Superhero Jagganath » avec sa rythmique endiablée qui ne se livre qu’après un couplet assez aérien, avant une explosion harmonique et une petite rumba qui fait place au très lyrique passage éponyme du titre avec son déhanchement accrocheur.
Après le très ABBA-esque (« Jigsaw Hustle », « Ode to the Innocent » regardera, quant à lui, les maîtres de la période tonale entamer une orchestration exclusive d’instruments à cordes. Après un interlude très léger dans « Cul-de-sac Semantics », le groupe fera feu de tout bois sur le bien-nommé « Karma bonfire » : rythmique contagieuse, section de cuivres qui s’emploie à activer les flammes, ligne de basse qui envoie du bois, l’ensemble est chaloupé et explose à tout va comme un feu d’artifice, avec des influences diverses et variées, notemment cajun. Pour clore cet opus très rond et très appréciable, « Climbing the Eyewall » déroulera son tapis mélodique avec une guitare omnisciente et un rythme plus lent qui calmera les esprits en égrainant ses arpèges.
Comme à son habitude, Diablo Swing Orchestra nous livre un disque dont le rythme chaloupé et les mélodies entêtantes enrobées de grosses guitares,échappera aux clichés et nous régalera des ses surprises acidulées.
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