Le compositeur et guitariste autrichien Christian Fennesz compte presque vingt-cinq ans de loyaux services sur la scène électronique expérimentale, lui qui s’est construit une niche exploitant le registre sonore de la guitare électrique dans un contexte techno. Cinq ans après le plus éclectique Bécs, Fennesz revient à ses amours drone-ambient avec le puissant Agora, constitué de quatre compositions à écouter à haut volume — c’est d’ailleurs le premier caractère distinctif de ce disque, son septième, comme aucun autre offert auparavant : il possède un souffle à faire déplacer les montagnes.
Surtout les deux premières compositions, « In My Room » et « Rainfal »l, tornades de tons de guitares, de notes granuleuses, de chauds accords amplifiés qui labourent sans relâche pendant de longues minutes en s’appuyant sur des structures harmoniques tonales. Sur la deuxième partie, Fennesz baisse le ton : la chanson-titre laisse percer quelques rayons de soleil sous les nuages de guitare traitée, alors que « We Trigger the Sun » évoqueera le Vangelis de la bande originale de Blade Runner.
***1/2