L’improvisation est le carburant moteur de ce combo australien puisque son but est, avant tout, de surprendre son auditeur et de l’emmener ailleurs, de préférence vers des pistes aux dérapages incontrôlés.
Avec Body, le trio nous entrainer sur des terres qu’il connait parfaitement, une sorte d’improvisation pensée de bout en bout, et, cela étant,par les transitions qui s’opèrent tout du long du seul titre qui compose l’album, alternant ambiances spectrales teintées de jazz, krautrock cru ou ambient lunaire.
Les quatre parties qui forment Body peuvent paraitre de prime abord dénuées de subtilité, mais c’est à ne pas gratter en profondeur cette nouvelle oeuvre des musiciens, qui se sont plutôt amusés à ajouter des couches en arrière plan qui font fourmiller et crépiter chaque titre, et, ce faisant, conférent à l’ensemble une énergie souterraine que l’on perçoit sans pour autant en deviner sa source, apportant nuances et richesse sonore.
Avec Body, The Necks explore les terres du drone tout en extrapolant la rigidité des loops vers quelque chose d’habité et de mobile, où arrangements cachés et musicalité hantée forment un tout aux couches vivantes à chaque fois renouvelées.
***