Les chanteuses folk venues du Nord ont quelque peu le vent en poupe, Elisapie Isaac est peu ou prou de cette lignée mais à un niveau plus septentrional puisqu’elle est née d’un mère inuit et d’un père terre-neuvien et vit désormais dans l’Arctique canadien.
The Ballad Of The Runaway Girl est son quatrième album et, à l’image de ses racines cosmopolites, il est enregistré alternativement en Anglais et en Langage inuit. Son univers est ici épuré mais savamment orchestré ; une musique un peu world et sans frontières où cohabitent blues, rock ,folk ainsi que climats hantés comme, par exemple, dans le refrain de « Don’t Make Me Blue »,.
Sans frontières mais aussi sans âge, il est avant tout ici question de prêter hommage à ses racines avec un adjuvant de taille, celui d’une voix vectrice d’émotions (« Una », ou la ballade « Rodeo (Yadi Yada) » dans un esprit très proche de Mazzy Star).
Les références à son indemnité sont, bien sûr, légions à l’exemple de « Qanniuguma » ou des humeurs contemplatives de « Darkness Bring the Light ».
Tradition et modernité se juxtaposent alors comme pour montrer que, toute « runaway girl » qu’elle puisse être, Elisapie Isaac se situe avec grâce ailleurs.
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