Haiku Salut est un trio féminin dont There is No Elsewhere est le troisième album. Privilégiant les climats instrumentaux, il s’efforce de mettre en branle notre imaginaire comme sur un « Cold to Crack the Stone » qui ouvre leur nouvel opus sur une note fantomatique, légendaire, voire mythique.
Pour cela, le groupe s’est adjoint les services des cuivres du Glastonbury Brass Atmospherics et s’est également servi d’enregistrements de la NASA pour mettre en musique les impulsions émises par la foudre.
On comprend alors que cette démarche se conjugue dans un schéma qui se veut atemporel, loops qui se mêlent à un accordéon sur « Occupy », chaleur exotique avec « Twinklr » ou mélancolie perlée de recherche mélodique, en exemple l’obnubilant « The More and Moreness ».
Pour suppléer aux textes, les onomatopées vont s’imposer ; associées aux cuivres, l’univers de Haiku Salut se fera alors impalpable et éthéré.
Le piano sur « Bow Wood » calmera l’ambiance pour apporter sérénité, tout comme « I Am Who I Remind You Of » instrumental emblématique du « discours » des artistes. On trouvera les influences post-punk et électroniques ; on ira lorgner du côté de New Order ou, accessoirement, de Joy Division. On applaudira l’équilibre entre soubresauts tendus et marées étales et on rêvera à un salut ou à un haiku dont à la démesure de cette entreprise où l’austérité est parcourue d’émotions.