Jeff Beck: « Loud Hailer »

Collaborer avec la chanteuse Rosie Bones et la guitariste Carmen Vandenberg du groupe pop-punk Bones est une manière, pour Jeff Beck, de réaliser un album qui soit une nouvelle déclaration d’intention lui permettant de se frotter aux problèmes que rencontre aujourd’hui le monde, qu’ils soient passés, présents ou à venir.

Avec Loud Hailer, Beck, 72 ans, nous montre qu’il n’est toujours pas effrayé à l’idée d’aller plus loin et qu’il est capable de naviguer sur son manche de six cordes comme s’il s’agissait d’un jouet où il pouvait faire étalage de sa verve et de son style.

Son balancer de guitare est toujours percutant et nerveux comme sur le riff de « Richt Now » ou sur l’instrumental « Pull It ». Il donne, à cet égard, des leçons de techno-bass tout comme de rock industriel à Queens of the Stone Age sur l’entame du disque.

C’est en ce point-même que l’on peut admirer sa versatilité à manier ce dernier genre et à le laisser s’imprégner avec légèreté de des racines blues-rock sur lesquelles il a fait ses premières armes.

Sa guitare n’abandonne jamais ses gémissements et ses cris qui, par moments, font penser à une instrumentation n’ayant rien à voir avec sa Fender. On retrouvera donc son idiosyncrasie lui permettant d’agglomérer des sons électroniques ajustés à bon escient avec les vocaux de Bones et son attitude de poétesse punk proche des écrivains « beats ». C’est d’ailleurs sur cela que Loud Hailer montrera quelques limites.

Beck ne traîne pas avec la réputation d’un lyriciste hors pair et la majeure partie de son catalogue se caractérise par de nombreux instrumentaux. On peut comprendre alors que la responsabilité des textes ait été confiée à Bones mais ceux-ci ne font pas preuve d’originalité. Il faut admettre, néanmoins, qu’il s’agit pour Beck d’un secteur dans lequel, n’ayant aucune aptitude, on ne pourra que se féliciter que de la manière dont le phrasé de Bones épouse à merveille les tonalités que le guitariste est capable de tirer de son instrument. « Scared For The Children » mérite d’être oublié et seul « The Revolution Will Be Televised » évitera les claudications de la chanson « engagée ».

Vociférations, one le sait, ne sont pas tables de loi et le déjà entendu qui perce ça et là désamorce toute tentative poétique, surtout quand on fait référence à un jeu vidéo datant de 15 ans ou plus.

« Thug’s Club » évoquera, lui, David Cameron et George Bush, le sort des ces deux hommes politiques aujourd’hui partis ne nous fera que plus apprécier le retour d’un « guitar hero » dont on se félicite qu’il soit encore capable d’en remontrer à beaucoup des aspirants à sa succession.

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