The Violent Femmes n’ont jamais eu le succès de certains de leurs pairs, tout écervelés qu’ils aient pu être. Leur place dans l’histoire de la musique va néanmoins ien plus loin que ce que leur « Blister in the Sun » , seul titre qui leur a valu une notoriété relative.
On aurait donc tort de passer sous silence l’influence qu’a pu avoir Gordon Gano ces trente dernières années. Ses récits sont souvent névrotiques, avec des thématiques tournant autour des notions d’amour et de frustration, et elles sont, dans leur grande majorité, étayées par une imagerie surréaliste et une punk-rock propulsé par une guitare acoustique.
Leur jachère créative semble être achevée sur ce We Can Do Anything qui est la résultante de plusieurs années passées à tourner et à conserver une audience toujours aussi fidèle et attentive ces derniers temps. Il était logique que soient demandées de nouvelles compositions à ces icônes cultes et, malgré les craintes qu’on aurait pu avoir, cet opus de 10 chansons peut aisément rivaliser avec leurs premières productions dans les années 80. Gano revisite ainsi ses vieux journaux et y ajoute quelques demos avec une voix qui sonne toujours aussi jeune, ce qui, à l’instar de Robert Smith ou Frank Black, ne peut être que réjouissant.
« Memory » ouvre les choses d’une manière enlevée propre à nous ravir avec ces guitares gratouillées à la n’importe comment et une shuffle de percussions revigorantes, « I Could Be Anything », lui, lorgne du côté de la comptine pour marins avec esprit et truculence. « Issues » sera un véritable festin auditif de chorus successifs et « What You Really Mean »nous offre une bien jolie tranche d’Americana accouplée à du Dylan.
Recette éprouvées certes mais toujours d’une actualité bien vivace ; le morceau terminant l’album, « I’m Not Done », sera à lui seul preuve que The Violent Femmes demeure un combo prometteur tant sa verdeur semble encore aujourd’hui inaltérable.
***1/2