Koichi Yamanoha était le leader de Screaming Tea Party un combo psyche punk mais, sur cet opus solo, si le volume a été baissé, l’étrangeté, elle, perdure.Les chansons, celles qui sont le plus clairsemées, consistent sur ce « debut album » de bien peu de choses horais une guitare acoustique et des vocaux enfantins au registre le plus haut-perché possible.
On obtient ainsi une décoction bizarre, cauchemardesque et acide, sur ce qui aurait pu être considéré comme des compositions pop, mélodiques et simples.
« Driving Overflow » ou « Kazega Fuitara Sayonora » en sont des exemples flagrants tout comme la chanson titre qui sonne comme le berceuse la plus monstrueuse qu’on est en droit d’attendre. Bien sûr lee résultat en sera inégal et parfois même tout bonnement irritant (l’orgue de barbarie sur « Last Word Is Mine » peine à véhiculer une quelconque atmosphère sinistre) mais au milieu de ces contes de fée de Grimm Grimm, on rencontrera des délices sombres dont on appréciera la saveur.
Voilà une nouvelle excentrique qui semble être au goût du jour ; la musicienne de Chicago Ezra Furman dont le troisième album, Perpetual Motion People, paraît être plus remarqué que les précédents.
Ses performance « live » sont incendiaires ce qui lui doit un surcroît d’intérêt justifié ici avec ce disque. Sans vergogne mais son fausse honte, Furman s’inspire de nombreux feuillets de l’histoire musicale ; le doo wop des années 50, le Velvet Underground pour les sixties,le punk des 70’s façon Richard Hell ou Modern Lovers, la power pop inspirée des Fountains of Wayne et enfin l’indie rock dans la mouvance de The Strokes.
Tout est ici démarche ludique, y compris dans des textes qui font référence à Tom Waits dans ce qu’il a de plus illogique ou au tranchant de Elvis Costello. Le résultat est excitant et séduisant et surtout, à prendre autant au sérieux, que Furman ne le fait.
Quand, après trois album, un trio se voit réduit à un duo après le départ de son batteur, il est évident que, pour ceux qui restent, la poursuite musicale doit changer d’orientation. On peut supposer, également, que le combo indie pop ait souhaité s’aventurer vars un son beaucoup plus « radio-friendly » que leur répertoire passé et que leur mélange de power-pop, roots rock et indie folk allait laisser place à quelque chose de plus commercial.
La tonalité est, en effet, ici plus grosse en matière d’arrangements et on comprendra en quoi Broken Into Better Shape se vérifie comme titre. La première chose qui frappe est néanmoins que cette approche du « mainstream » est beaucoup plus stridente qu’auparavant.
Le titre d’ouverture par exemple, « Tell Me What You Want From Me », demeure, en tant que « single », un morceau de pop alternative et des vocaux qui s’inspirent de The Lumineers. L’habileté de Dan Schwarz à la guitare montre que Good Old War n’a pas abandonné ses ambitions à la musicalité et si, comme sur « Fly Away », le son est toujours accessible il fait montre de ce qui a toujours été flagrant chez Good Old War, un talent de songwriters indéniable.
Les accroches pop sont irrésistibles surtout nourries de ces harmonies à deux voix qui semblent s’élever sans effort aucun. Notons également que le groupe ne verse jamais dans la recherche d’un passage à la radio ; pour cela il semble faire confiance à sa science de la composition par exemple sur un « Never Gonna See Me Cry » teinté d’electro ou « Broken Record », un road song qui nous rend témoin d’une improbable rencontre entre Vampire Weekend et They Might Be Giants.
Avec un tel opus, Good Old War a de quoi se monter satisfait de ce qu’il a accompli d’autant qu’il évite avec élégance toutes les tentations saccharinées qui se manifestent en filigrane sur « I’m The One » et que il fait de sa faconde quelque chose qui se manifeste sans prétention aucune.