Amason est un groupe indie-pop suédois qui, sur leur « debut album » essaie d’incarner le son de son pays natal. Sky City est, en effet, un opus sophistiqué et élégant, légèrement réservé et emprunt de ces mélodies qui le situent entre The Concretes et Peter Bjorn and John sur le spectre d’une pop suédoise qui a toujours été de qualité.
Le disque bénéficie de l’apport de plusieurs musiciens venus de groupes établis (Miike Snow, Dungen, Little Majorette) ce qui assure que les morceaux seront interprétés avec solidité et professionnalisme. On y trouve des pastiches de soft-rock (« Kelly qui fait référence à America) mais aussi des petites oeuvres de mélancolie dramatique (« Went to War ») tout comme d’autres comme « Blackfish » qui ne sont pas sans évoquer le répertoire de Peter Bjorn and John. Le groupe travaille en fait dans un éventail dont une bordure se situe entre ces derniers et, de l’autre du côté, Fleetwood Mac.
Il y a intérêt à oeuvrer à l’intérieur de ce spectre car il établit une humeur qui ne se dément jamais et qui s’approfondit au fur et à mesure où Sky City progresse. Même les titres qui boostent un peu le tempo comme « NFB » ou qui, tel l’instrumental atmosphérique « Pink Amason » s’intégreront parfaitement à cette esthétique générale.
Une addition bienvenue consistera en la participation de Amanda Bergman dont la voix rauque de crooner apportera, sans sembler forcer, une touche délicieuse à la retenue qu’apportent arrangements serrés et production dépouillée.
On retiendra également quelques moments plus sombres, peut-être même un peu trop en raison d’un saxo trop encombrant par moments, mais Sky City a toutes les qualités d’un premier disque dans le sens où il est un opus prometteur.
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