The Phantom Band savent garder leurs fans heureux puisque, juste après Strange Friends, les voilà à nouveau en tête de gondole avec une autre sortie, l’album Fears Trending qui pourrait également attirer ceux qui n’ont qu’un léger intérêt pour le groupe. Cet ultime disque semble coupé dans la même étoffe que le précédent puisque venu des mêmes sessions et partageant un « artwork » similaire à Strange Friends.
Le titre d’ouverture, « Tender Castle » nous taquine avec une pulsation de synthés cosmiques avant de se dérouler comme une fleur en éclosion mais une de ces fleurs qui pourrait, si ingérée, occasionner un « bad trip ». L’album oscillera en fait entre freakout hippie désinvolte flottant dans l’éther et véritable étrangeté, avec des grooves serrés et tendus comme sur un « Local Zero » à la rythmique trépidante qui semble vouloir nous fouler au pied comme pour nous enfermer dans une tanière verrouillée.
Alternera alors hymne aux dance floors du moins d’aussi près que Phantom Band peut s’en approche, (« Dennis Hopper »), avec riffs et synthés en cascades se chevauchant dans une débauche d’effets soniques. Ici, les nappes sinueuses et les percussions crépitantes cohabitent pour faire émerger des sons de plus en plus sales comme pour faire de ce refrain disco un hymne au mauvais goût.
Malgré les apparences, les morceaux sont construits pour s’intégrer les uns aux autres et avancer de façon fluide au travers des changements de tempos et d’atmosphères. « Black Tape », « The Kingfisher » et le « closer » « Olden Golden » représentent la facette la plus apaisée et languide du groupe que ce soit avec un drone explorateur de climats ou des vagues hypnotiques de sons et de psalmodies funéraires ; texture que le combo maîtrise à merveille.
L’album ne formerait pas un tout si il lui manquait l’immédiateté, on la trouve sur « Spectrelegs » et son habileté à séduire tout en nous hypnotisant. L’idéal serait, bien sûr, de vivre cela comme une expérience « live », mais si on peut se satisfaire des tendances cosmiques ici mises en place, Fears Trending en est une parfaite illustration.
***1/2