Cet ensemble allemand continue son chemin, (douzième album), dans les marges de la musique électronique nous promenant doucement entre l’indstiel lo-fi et la poésie délicate qui se pare de ce mariage nommé, de manière très imagée, folktronic. Adrift se conforme en cela à ce que l’on attend d’eux ; une tonalité d’où tout angle saillant est à peine perceptible.
Ronald Lippok est plus connu pour son appartenance officielle à To Rococo Rot ; il pourvoie ici au discours quelque peu sec et monotone qui forme l’axe central de la plupart des morceaux. Ainsi, sur des titres comme « The Glove » ou « The Tape », Tarwater va sonner comme une version teutonne d’un groupe comme Underworld, à savoir des musiciens qui puisent aussi leurs influences dans le post-rock et le prog-folk plutôt que dans la house ou la techno.
Des arrangements lâches, vaguement jazzy, font d’ailleurs de « Homology Myself » ou « Rice and Fish » des compositions chaudes et presque organiques, le dernier étant un duo avec la chanteuse folk Sabrina Milena. Celle-ci confirmera son impact avec « Milenasong », probablement le moment le plus fort du disque.
Un autre aspect de la musique de Tarwater est une plongée dans un ambient qui rassure : « Devon Saturday » et la chanson titre sont charmants et combinent adroitement instrumentation électronique et acoustique. Cette partie a l’avantage d’être moins usante que les plages chantées par Lippock qui peuvent, à la longue, sonner comme des harangues.
Comme c’est souvent la cas chez eux, le disque dans son ensemble est à la fois hypnotique et déconcertant avec des sons allant parfois dans la direction opposée de ce qu’on attend. Une fois de plus il sera, par conséquent, difficile de décrire leur production ce qui, quelque part, est signe qu’elle est très différente de ce que l’on entend d’ordinaire, même dans l’electronica.
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