Réputés dans l’art de créer une musique électronique minimaliste, sombre et même baroque, The Knife est un ensemble aussi mystérieux que sa musique. Il est composé de Karin Dreijer Andersson et Olof Dreijer, deux frères et sœurs, qui ont déjà sorti de nombreux disques depuis 2206 (Silent Shout) et, l’année dernière un Shaking the Habitual qui leur a valu de nombreuses critiques positives. Il faut dire que, dans ces deux instances, ils étaient parvenus à aller au-delà des frontières de la musique électronique ce qui avait eu pour conséquence de solidifier la mythologie qui les entourait.
Sur Shaken Up Versions, The Knife nous délivrent un assortiment de plages remixées sous la forme d’un LP numérique. Cet album crée une toute nouvelle atmosphère sonique qui permet au duo d’explorer, et souvent de transcender, le royaume de la dance indépendante tout en parvenant à maintenir leur voile de mystère, touché par la musique industrielle et souvent expérimentale qui est une niche particulière de l’electro.
Avec des versions mixées et tronçonnées de « ‘We Share Our Mother Health » ou « Got 2 Let U » démarrant le disque, The Knife nous emmènent directement dans un monde angoissant et post-humain qui est le leur et qui dépasse lune simple étiquette qui serait celle de la « dance music ».Les tonalités et les éléments sonores qu’ils utilisent sont constamment androgynes et, très souvent, tordus comme pour créer une sorte de cauchemar électronique. S’y accouplent, dans les reprises de « Without You My Life Would Be Boring » et « Bird » des choses plus organiques et tribales issues de la « jungle music ».
Ce qui est réellement fascinant avec ce duo c’est cette facilité étrange avec laquelle ils maintiennent une identité tout en la maintenant dans l’allusif. Cela n’est pas lié à ce qu’ils ne montrent pas leurs visages malgré de nombreuses nominations aux Grammys suédoises mais à la manière dont ils ont réussi à créer leur propre folklore en partant de tout ce que leurs performances ont d’extravagant. C’est cela qui importe et qui va bien au-delà du gadget comme chez certains.
****