Andrew Hozier-Byrne,tout simplement Hozier, a occupé les charts ces derniers temps avec son single, « Take Me To Church ». La question était donc de savoir si sur son premier album éponyme le jeune chanteur irlandais allait survivre au « hype » qui l’entourait.
Auteur compositeur signifie souvent musique introspective, exploration de la psyché humaine et parfois élans subversifs. C’est le cas ici, avec un examen spirituel de ces thématiques délivré avec une passion virile, des vocaux qui n’ont rien à voir avec le falsetto de certains émules de Jeff Bucley, et des échos qui semblent emplir des espaces plutôt que tout intérioriser;le tout servi par des choeurs gospel.
Fils de bluesman, cette influence se fait sentir sur presque chaque plage. Sur « Someone Nexw », une progression d’accords en légère distorsion introduit le thème de l’amour et du conflit avec la religion, prenant en compte la grandeur du sentiment et le véhiculant par des textes et des vocaux majestueux.
Si Hozier s’appuie beaucoup sur sa voix c’est qu’elle peut atteindre des sommets, certes,mais qu’elle est capable de s’aventurer dans des régions plus caverneuses, primaires et animistes. « To Be Alone » le voit ainsi monter vers le ciel mais avec une sensualité servie par des guitares électriques qui passent du marmonnement au rugissement, l’ensemble tenu merveilleusement avec une seule note.
L’expérience de Hozier comme memebre d’un groupe choral, Anima, explique cette habilété lui permettant de passer au folk « In a Week » , un duo avec Karen Cowley, qui réfléchit plaisamment sur des sujets comme la mort et la corrosion sur un doux fond de violoncelle.
En ce sens, les chansons sont toutes métaphysiques et mystérieuses, écrites avec intelligences et délivrées par une instrumentation spacieuse passant de l’élevé au brutal avec une musicalité qui laisse pantois.
Comme tout Irlandais, Hozier s’adresse à Dieu mais il le fait avec indifférence et même parfois outrage envers les institutions. Le Paradis et l’Enfer ne sont que des mots pour lui et il sait le faire sentir et il attaque l'(Église pour son imperméabilité aux changements d’époque. Saisir la maturité de ce chanteur de seulement 24 ans est gage d’espoir et une balise certaione pour chaque jeune artiste cherchant voie et inspiration.
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