Ce trio japonais est légendaire pour ses sorties prolifiques, pas moins de 10 en 2011 et 2012, et The Noise constitue son 18° album. Après avoir convié de nombreux musiciens pour alimenter ses sons et ses idées musicales, Noise est, pour ce disque, revenu à son line-up minimal sans pour autant avoir abandonné ses tonalités expansives.
Boris ont toujours abordé différents genres, avec comme maître mot, le délire , parfois d’une chanson à l’autre, et parfois à l’intérieur-même d’un composition. Cet éclectisme abonde encore ici, un peu comme on ne cessait de tourner un bouton de syntoniseur ou autre instrument. Continuant dans son habitude de donner à ses compositions des titres inappropriés, « Melody » va ouvrir l’album sur un hymne presque grandiloquent, une de ces choses qui vont permettre au bassiste vocaliste Takeshi à montrer son habilité à combiner des tourbillons à la Swervedriver et des élans grandioses à la Smashing Pumpkins.
La lourdeur réputée du combo est toujours aussi semblable à une broyeuse, par exemple sur les riffs d’un « Qucksilver » qui marie vitesse hardcore et atmosphère shoegaze sans que ce soit pour autant concluant, surtout sur une durée de 10 minutes.
L’endurance du groupe n’est d’ailleurs pas mise en doute ; le guitariste Wata et le batteur Atuso se montrant à la hauteur de la tâche. Ils jouent avec inventivité et puissance comme si il leur fallait franchir une interminable course où les obstacles seraient un style succédant à un autre. C’est étonnant, mais aussi lassant.
Ainsi chaque éclair que l’on pourrait qualifier de brillant (le pop-metal de « Vanilla ou la mélancolie de « Heavy Rain ») on trouve des passages sans expression . « Siesta »en sera l’exemple et on se demande pourquoi il termine Noise alors que les 19 minutes de « Angel » sont une remarquable œuvre psychédélique remplie de space-rock et de tension jouant sur les nerfs. On ne peut parler de retour pour un groupe qui n’est jamais parti, toujours est-il que sa forme plus ramassée leur permet de ne jamais sur-compenser des efforts dont on ne peut nier la véracité.
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