Que n’a-t-on pas glosé sur le fameux « sohomore slump », ce deuxième album qui ne peut être qu’inférieur à un premier qui a fait date et qui guette chaque groupe comme les Néo-Zélandais de Popsstangers devant donner une suite consistante à Antipodes.
Celle-ci se nomme Fortuna et le combo semble avoir mis de côté le son en distorsion de leur effort initial pour s’orienter vers une pop plus brumeuse sise dans l’esprit des 60’s. La combinaison (anxiété urbaine subtile et riffs accrocheurs) fonctionne assez bien et permets d’aborder les thèmes habituels que sont l’amour, la communication ou l’hostilté en lui donnant une humeur particulière explorant la face le plus émotionnelle de la pop.
Cette atmosphère n’est pas joyeuse pourtant mais elle est portée d’une manière qui la rend engageante et satisfaisante, sans paraître laborieuse et compulsive.
Au départ pourtant, la première sensation est celle d’un déséquilibre entre les guitares agitées et des rythmes apaisant qui donnent un climat quelque peu onirique. Fortuna est un disque assez simple mais difficile à catégoriser ; la voix de Joel Flyger oscille ainsi entre l’éructation punk et le phrasé de crooner et les influences musicales vont aller de la psychedelia avec les riffs qui ouvrent « Violet » à la pop-rock façon Elvis Costello rencontre The Stokes du premier « single », « Country KIlls » sans que, néanmoins, ces similarités prennent le pas sur la composition.
Plus que tout ce sera la simplicité sous-jacente qui fait de Forruna un album accessible et donne la sensation d’être un classique : riffs élémentaires, accord atonaux et vocaux suffisamment brouillés pour qu’on tende l’oreille pour les déchiffrer. IL n’y a rien de blasé dans la diction d’un titre comme « Tonight », juste des mélodies accrocheuses qui propulsent l’album de l’avant. Popstrangers utilisent à merveille ce feeling de dérive facile ; celle-ci se situe avec aisance entre minimalisme et complexité et Fortuna a suffisamment de substance pour qu’on y prête attention sans se forcer.
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