Tori Amos: « Unrepentant Geraldines »

« 50 is the new black. » C’est ce que dit la chanteuse sur « 16 Shades of Blue » un des titres de Unrepentant Geraldines, le quatorzième album de cette atiste, nominée à juste titre aux Grammy Awards.

Il est difficile pourtant de s’imaginer en quoi l’artiste peut soudainement s’intéresser à ce qui est en vogue dans la mesure où, selon notre appréciation, elle l’a toujours été ou elle a toujours eu une carrière atypique. Il est vrai que sa nature a toujours été conceptuelle et que celle qu’on a surnommée « la nouvelle Kate Bush », si elle fait preuve de tempérament, l’exerce avant tout dans des disques qui ont une trame ou qui ont genèse particulière.

Ce nouvel album est né de diverses peintures ou esquisses et, à cet âge fatidique qu’elle mentionne, elle fait presque figure de genre à elle toute seule pétrie des ses textes confessions au piano et de cette voix oscillant entre le soprano et le mezzo-soprano.

Unrepentant Geraldines est, à nouveau, un disque thématique et articulé qui la voit encore plus hors du temps et soigneusement détaché de l’univers de la « pop ». Peut-on citer une autre artiste qui ne serait pas engagée dans cette course à la notoriété, d’ailleurs ?

Ici, Tori maos nous délivre un album intime et personnel, toujours au travers d’une imagerie symbolique voire mythique, et nous délivre des récits qui s’apparentent à un retour des Enfers. Les compositions sont directes, sans doute le fallait-il, et le premier « single », « Trouble’s Lament », nous fait part de cette image infernale sous les traits d’une femme essayant de fuir Satan avec un accompagnement musical digne du swamp blues des états du Sud servant de cadre on ne peut plus adaptée à cette courses effrénée.

Les autres titres sont toujours, plus ou moins, une métaphore des enfers qui parsèment notre quotidien : « Giant’s Rolling Pin » fait allusion aux écoutes de la NSA mais est trop subtil pour se transformer en « protest song » puisque narré sous la forme d’une fable et même une ballade typique dépouillée au piano comme elle les affectionne transforme « Wild Ways » en grenade dégoupillée où ‘I hate you » a remplacé la déclaration d’amour.

« Promises » sera un ravissant duo avec sa fille de 13 ans, Natashya mais ce seront toutes ses expériences passées qui retiendront l’attention avec la chanson titre. Il s’agit d’une composition de 7 minutes, frappante, secouante, confession et message de résistance spirituelle à la fois dans lequel le yin et le yang se déchaînent et s’entremêlent, le voilé avec l’incisif, et qui la voit déclarer de façon éruptive mais oh combien avisée  ce quelque chose qui vaut pour chacun de nous : « Je vais me libérer des opinions. »  À 50 ans , plus tôt ou plus tard, il n’est pas de meilleur conseil en matière de conduite et de discipline de vie.

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1 Responses to Tori Amos: « Unrepentant Geraldines »

  1. […] épargnés. privilège rare de se retrouver en sa compagnie pour nous parler de son nouvel album Unrepentant Geraldines ; un retour à un son plus pop-rock qui ne l’empêche pourtant pas d’être toujours aussi […]

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