Woods: « With Light & With Love »

15 avril 2014

Ce groupe de Brooklyn polissait ses tonalités depuis belle lurette quand un hit inespéré, « Songs of Shame » les a placés sur le devant de la scène. Après Bend Beyond, les voilà de retour pour un With Light And With Love ils approfondissent ce mélange entre leurs racines lo-fi encore présentes sur leur « single » et une approche plus pop basée sur des climats plus immédiats et ouverts.

Sur ce huitième album ils ont pourtant réincorporé leurs petits interludes effrayants au sein des mélodies, mais ces derniers, auparavant isolés, font maintenant partie intégrante de leur son. Les percussions demeurent donc étouffées mais ont moins marquées et plus avenantes et les mélodies addictives de Bend Beyond se trouvent ici plus raffinées avec, malgré des compositions plus chatoyantes, le falsetto de Jeremy Earl restant la principale caractéristique du combo.

Ce disque est donc un bon petit album de folk avec un côté aventureux légèrement prononcé et dont la moindre préoccupation semble de raconter des histoires convaincantes et d’être agréable à écouter. Sa présentation est virginale et imprégnée de joliesse même si elle devient très vite prévisible. Quelles que soient les méthodes utilisées, le but est facilement atteint bien que la tendance à aller vers des éléments plus expérimentaux semble chatouiller le groupe par le biais d’éléments bizarres se frayant un chemin au milieu des morceaux.

Cela n’empêche pas l’album d’offrir un plaisir d’écoute, tout en percevant que Woods peut aller plus loin qu’il ne le fait. Il s’y emploiera d’ailleurs sur la chanson titre qui s’étalera sur près de neuf minutes, mais là encore il s’emble s’être arrêter à mi-chemin.

With Light And With Love ne joue pas néanmoins petit bras ; qu’il oscille entre des refrains enjoués et d’autres inconsolés les résultats sont gratifiants. Ce qui fait défaut en termes de surprise értant compensé par la qualité à l’exécution
***


The Afghan Whigs: « Do To The Beast »

15 avril 2014

Il y a environ 25 ans, the Cult décidèrent qu’ils allaient débaucher la foule puk/alternative et les faire entrer dans le « classic rock ». Bien qu’ils aient été beaucoup moqués par la presse musicale de l’époque, leurs ventes de disques augmentèrent de manière vertigineuse.

The Afghan Whigs ont toujours admiré le « guitar rock » des seventies, y compris au moment de leurs albums les plus célèbres comme Up In It, et leur leader Greg Dulli a régulièrement déclaré qu’il souhaiterait que le groupe sonne comme The Band, The Temptations et le Neil Young de Crazy Horse.

Cet objectif artistique semble avoir été atteint avec Do The Beast , leur premier disque depuis 1998 (1965) ; reste à savoir si leur crédibilité va en sortir renforcée.

Le morceau d’ouverture, Parked Outside » est bestial, avec un son qui ressemblerait à un croisement entre the Jim Jones Revue et The Blues Öyster Cult plutôt qu’avec Jerry Lee Lewis. Les accords de guitare sont gros et gras et le tempo est strident, chose qui caractérisera également le deuxième morceau, « Matamoros ».

Après cette introduction fracassante, les choses commencent à sérieusement perdre de la vitesse : « Algiers » fera penser à une chute de studio de Neil Young avant de sonner comme une parodie du « More Than A Feeling » de Boston (sic!) « Lost in the Woods » tiendra la place du miroitement ‘soft rock » et « The Lottery » ne se remarquera ni pas sa grâce ni pas son originalité mais plutôt par son côté « mainstream ».

Le titre final, « These Sticks », ravivera l’album sans réellement ravir ; un morceau de la même veine que le « Babe, I’m Gonna Leave You » de Led Zep ajouté d’une pinte de cuivres.

Êtres rétro n’a pas besoin de se justifier ; néanmoins être rétro et morne pousse le bouchon un peu trop loin. Do To The Beast n‘est, à la base, qu’un remake de ce rock où les pantalons à pattes d’éléphant avaient droit de cité. S’y ajoute une mise à jour pour le 21° siècle et un public alternatif déjà lassé de Queens of the Stone Age ou The Foo Fighters ; voilà pourquoi ce disque ne rétablira donc pas The Afghan Whigs sur le devant de la scène.

**1/2


Smoke Fairies: « Smoke Fairies »

15 avril 2014

Ce quatrième album des Smoke Fairies est éponayme vraisemblablement parce qu’il marque une avancée esthétique dans la carrière du duo. Autrefois connues pour leurs références folk et blues, Katherine Blamire et Jessica Davies ont opté pour des éléments moins définissables qu’avant

Ici, nous avons droit à des compositions plus atmosphériques et dépourvues du moindre nasillement. En d’autres termes, plus de claviers et beaucoup de guitares avec même une légère programmation électronique sur « Koto ».Puisqu’elels s’éloignent de leurs confins initiaux, Smoke Fairies doit donc être approché différemment.

Des arrangements plus subtils sont un élément clef dans ce son moins folk. Les vocaux restent toujours en avant des autres éléments ce qui est peut-être approprié dans un cadre folk mais nettement moins que dans ces compositions ambitieuses qui les habitent aujourd’hui. En conséquence, leurs voix marchent mieux dans le registre organique enfumé que dans celui où il s’ élève plus haut plus haut.

Quelques titres comme « Your Own Silent Movie » auraient gagné à un remix pour leur donner plus de vivacité et, l’accent étant mis sur les vocaux dans tous les titres, l’instrumentation comme les harmonies vocales sont souvent indécelables au point d’être rendues muettes.

Ainsi un morceau comme « Are You Crazy ? », s’l démarre subtilement, aurait sans doute pu profiter d’’une orchestration plus dramatique et audacieuse pour terminer l’album sans que, pour autant, que cette dernière n’encombre la chanson.

Les titres plus folk conservent leur charme (« We’ve Seen Birds ») ou leur punch (« Want It Forever »), ce qui signifient que le thème essentiel de Smoke Fairies est celui du progrès et non de la volonté d’essayer quelque chose de nouveau gratuitement. Il reste que dans ce premier domaine, il y a encore du potentiel plutôt que de l’accompli.

***


Hose Thief: « Fear in Bliss »

15 avril 2014

Le premier disque de ce groupe de folk-pop d’Okhahoma était un E.P. assez forcé et mélodramatique ce qui faisait se demander de quoi le combo serait capable.

Ce premier album, Horse Thief semble s’être emparé de ses qualités (sens de la musique affirmé et fortes mélodies) sans que jamais le premier ne verse dans l’ostentatoire et que les compositions ne soient parasitées par de la théâtralité.

Sobriété donc, qui permet à la complexité des morceaux d’être vraiment mise en valeur par des arrangement peaufinés et des moments dramatiques qui se dérouleraient sans heurts et naturellement. Les textes du leader, Cameron Neal, sont, en outre, nuancés et semblent, en même temps,vouloir afficher une détermination que l’accompagnement musical épouse à merveille.

Le titre d’ouverture, « I Dont’t Mind » est en effet remuant mais aussi exaltant, « Come On » présentera un climat aventureux et éthéré dont l’aopgée sera une plage cachée à se faire dresser les cheveux sur la tête, le groupe montrant ainsi qu’il n’a pas peur d’aborder des nouveaux territoires musicaux sans pour autant occulter l’émotion.

Les moments les plus fragiles et dépouillés (« Already Dead », « Warm Regards ») voient Neil canaliser son emphase et faire étalage plutôt d’une vulnérabilité qui ne peut que résonner en chacun de nous.

Le fait de travailler avec Thorn Monahan (Vetiver, Devendra Banhart) permet de polir et même de libérer cette tonalité onirique qui faisait défaut précédemment tout comme de mettre en exergue les aspects positifs de chaque composition. Fear in Bliss conjugue assez bien cette peur que la béatitude peut véhiculer ; il justifie son titre mais aussi permet de goûter cet équilibre réussi entre ces deux instances qui semblent se contredire l’une l’autre.

***1/2


Matthew & The Atlas: « Other Rivers »

15 avril 2014

Matthew Hegarty avait sorti en 2010 un E .P., To The North, sous le nom de Matthew & The Atlas. Il s’agissait d’une assez bonne incursion mélancolique dans le monde de la musique folk, sans particularité notable llui permettant d’être remarqué.

L’ouverture de ce premier album, « Into Gold », montre de toute évidence que l l’artiste est devenu conscient de l’éventail de sons mis à sa disposition grâce à une voix assez unique et un talent indéniable pour le « songwriting ». Ce titre concentre les trois principaux thèmes de Other Rivers sur un sul morceau : les sections rythmiques et le synthétiseur, l’allant des percussion qui n’est pas pour autant intrusif et annoncera les subtiles variations qui deviendront des éléments clés de chansons comme « Out of the Darkness ».

Il s’agit ici d’une folk qui a évolué, capitalisant sur des pionniers comme Bon Iver et allant plus loin dans la définition qu’on peut donner à ce genre. On a, en outre, interaction complexe de le section à cordes et, sur chaque plage, un bain de guitares dont le liquide serait fait de reverb spatiales et vives. Un banjo pincé et une acoustique sèche nous rappelleront, toutefois, que les racines de Hagherty sont solidement plantées dans la folk. « Pale Sun Rose » ou « A Memory of You » bénéficieront ainsi de toutes ces entités où ce n’est que plaisir que d’entendre le compositeur maîtriser le pouvoir d’une instrumentation nuancée et comme sous-entendue.

Le facteur le plus décisif sera la voix du chanteur : son identité vocale est très forte et elle peut prendre le pas sur toute production de par sa présence, seul, avec simplement une guitare. Sur le dernier titre, « Another Way », elle bénéficiera de la compagnie de Matt Corby pour y ajouter des vocaux en falsetto à couper le souffle. Ce sera une juste fin à un Other Rivers qui sait à merveille concilier élévation et tonalités plus terreuses.

***1/2


Fatherson: « I Am An Island »

15 avril 2014

Ce groupe de Glasgow semble, sur ce premier album, prendre le contrepied du poète John Donne qui suggérait que nul homme n’est une île puisque le disque, s’ouvre sur sa chanson-titre « I Am An Island » évoque la douleur délicate ainsi que la tristesse qui peuvent découler de la solitude, insulaire ou pas d’ailleurs. Le chanteur donne l’impression de vouloir créer cette humeur particulière, propice à la création, et il y parvient plutôt bien. Le titre nait ensuite à la vie et les guitares interviennent alors pour mêler à ce sentiment une sensation d’angoisse.

Le rock indépendant de Glasgow a un certain pedigree, la morosité, et tout combo qui en provient doit faire preuve d’un tant soit peu d’originalité pour s’extraire de la masse.

Fatherson empruntent pour cela une route assez directe ; elle est faite d’arrangements subtils, de structures intéressantes et de mélodies accrocheuses, toutefois il les abandonne assez fréquemment au profit d’explosions bruitistes moins éthérées. Le seul problème est que Fatherson sera meilleur quand il privilégiera justement ces moments de calme.

En effet, les vocaux de Leighton sont excellents, ils plongent puis s’élèvent avec un volume qui n’est jamais dépourvu d’émotion et parviennent à compenser par leurs effets une certaine faiblesse dans les textes. En parallèle, le groupe semble vouloir créer musicalement un climat de tempête erratique dans lequel jouer et dans lequel les mots du chanteur sonnent forcés.

I Am An Island est un « debut album » solide avec plus qu’un vernis de bon « songwrting » et de passion. L’attirance qu’on peut éprouver marque pourtant assez vite le pas car l’inventivité est peu présente. Quelques titres s’en détachent (« James », « Foreign Waters » ou « Cat Stevens ») mais les chorus martelés et les guitares grinçantes émergent sans cesse et produisent uniformité et lassitude. Pour l’instant, Fatherson apparaissent comme un groupe qui souhaitent impressionner par la puissance de leur son et qui malheureusement ne prends pas le temps de laisser venir les choses pas à pas et naturellement.

**1/2


Rapid Talk: Interview de David Brewis (School of Language)

14 avril 2014

Il y avait de quoi être impatient à la sortie de Old Fears, le nouvel album de David Brewis (alias School of Music) mais surtout auteur d’un excellent album avec son groupe d’origine Field Music en 2013, Plumb. Ce nouvel opus n’est certainement pas le plus accessible que l’artiste a commis ; il valait pourtant la peine que Brewis en situe le contexte, chose faite pendant une pause prise en studio.

Que faites-vous en studio en ce moment ?

Des tas de choses ! Déjà nous répétons avec Svhool of Language et je dois ajouter tout le « sampling » et la numérisation qui va avec. On est en train de terminer trois disques, en fait.

L’un est l’enregistrement de la bande-son d’un film qu’on nous a demandée d’écrire pour une performance en public au Berwick Film Festival l’année dernière. Il s’agit d’illustrer un documentaire de John Grierson réalisé en 1928 sur les flottes de harengs en Mer du Nord. On y avait fait un truc à moitié improvisé avec le line-up original de Field Music.

On enregistre également une collaboration issue d’un concert unique fait avec Paul Smith en Juin 2013. Ils ont mis en musique quelques uns de ses textes et on les a arrangés pour un orchestre de neuf membres dont un quatuor à cordes, une double basse et un vibraphone.

L’autre gros projet que nous terminons est un album que nous avons aidé un vieil ami à nous, Ian Black, d’enregistrer. Il joue de la basse et c’est quelque chose d’assez éclectique et effrontément ambitieux. On est donc en train de se demander comment enregistrer ses idées insensées.

Que doit-on penser de l’absence du nom de Field Music sur ce disque ? Dans quelle proportion vous êtes-vous chargé de la production et de l’instrumentation ?

Pour l’instant, je considère que School of Language est le terme générique pour définir tout ce que je fais en solo plutôt qu’en collab oration avec Peter (le frère de David, jouant aussi dans Field Music). En principe je crois que ni lui ni mi n’aurons un problème à refaire un disque de Field Music quand nous aurons tous deux assez de matériel. Cet album m’était trop personnel et j’estimais que je devais le faire par moi-même.

Hormis les enjolivures au saxo à la fin, la musique a été produite par moi tout seul. Peter m’a aidé à la fin ; il a écouté les mixes et me donnant une petite perspective extérieure, chose dont vous avez besoin quand vous êtes resté deux mois calfeutré avec vous-même.

Est-ce qu’il a en préparation un autre album solo semblable avec The Week That Was ?

Peter a encore pas mal de matériel dont il fera, j’espère, bientôt usage. Je serais étonné si ça s’avérait semblable à son premier disque et sous la même dénomination. The Week That Was a toujours été censé être le nom d’un album plutôt que celui d’un groupe.

À qui s’adresse « Moment of Doubt » ?

À moi, comme la majorité des titres de l’album.

Vous avez beaucoup tourné, en particulier avec Eleanor Friedberger. Avez-vous pu récupérer ?

C’est vrai, l’année dernière a été de ces plus active pour moi musicalement. J’ai aussi fait un concert unique avec Bernard Butler, un truc où on a pas mal improvisé et des tas d’autres choses comme un enregistrement pour le dernier album de Maximo Park.

Apparemment Al Kooper a dit que Field Music était son groupe favori. Qu’en pensez-vous ?

Je l’ai rencontré deux ou trois fois. Il s’est montré extrêmement affable. Recevoir des éloges de la part de quelqu’un qui a tant fait pour la musique est plus que gratifiant. Je crois qu’il nous perçoit comme un groupe qui prend le relai de celui, laissé vacant, de XTC. Il est vorace quand il s’agit de musique moderne ; un vrai fan !


James Durbin: « Celebrate »

13 avril 2014

James Durbin est relativement inconnu en France puisqu’il a joué, dans l’émission American Idol, le rocker qui y figure à chaque saison. Celebrate est son deuxième album et il s’emploie à donner crédibilité au chanteur en le débarrassant déjà de son image « destroy » à la télévision.

Le disque produit par Scott Stevens, est, en fait, à califourchon entre deux genres, l’un que l’on pourrait apparenter à One Direction, l’autre à Daughtry. Les guitares sont moins lourdes, les sons moins rocailleux et il incorpore des rythmes électroniques, des synthétiseurs pour assurer la basse, et un groove de dance-pop moderne pour accompagner des mélodies accrocheuses dont les thèmes seront l’amour et les relations personnelles dont aucune n’est véritablement mauvaise, ni mémorable.

Musicalement donc, nous avons droit à une collection éclectique de chansons pop-rock avec des combinaisons d’accords visant la « mainstream » et la radio. Notons, par exemple, « You Can’t Believe » ou « Children Under The Sun ». Les ballades y sont solides (« Issues », « Real Love ») voisinant avec les hymnes pop comme « You’re Not Alone » ou « Celebrate » qui est une parfaite illustration de ce qu’est un « party song ».

Assez décevant dans sa démarche, célébrer ce qu’il y a de mieux dans la pop-rock, comme dans son exécution on peut se demander ce qui a piqué Durbin pour délaisser un répertoire plus rock similaire à son premier opus assez réussi, Memories of a Beautiful Disaster. Accordons lui néanmoins la grâce de ne pas être trop produit et de maintenir une certaine « vibe » organique et de ne pas avoir oublié d’atteindre les notes les plus hautes sans pourtant le faire de manière ostentatoire.

**1/2


Heathers: « Kingdom »

13 avril 2014

Heathers sont apparues sur la scène irlandaise avec un premier album en 2008, Here Not There. Il s’agissait d’un disque fait de compositions acoustiques soignées et interprétées par les exquises harmonies vocales des sœur Ellie et Louise McNamara.

Ce follow-up a pris du temps, même si dans l’intervalle, elles se sont permis une reprise peu orthodoxe du « Spice Up Your Life » des Spice Girls !

Différence notable avec le premier opus, l’instrumentation. Alors que celui-ci ne contenait qu’une guitare sèche et, occasionnellement, un violoncelle, Kingdom bénéficie d’une orchestration plus étoffée avec un véritable groupe derrière et d’un bel aréopage de synthétiseurs comme en témoignent certains titres dont « Gather Up » et «Lions, Tigers, Bears », tous deux chargés d’une atmosphère assez palpitante renforcée encore par les incroyables harmonies du duo.

Bien que la musique soit impressionnante, c’est néanmoins cet élément qui constitue le nerf central de Kingdom. Elles chantent avec intensité et savent utiliser à merveille ces atouts que sont leur habileté à créer ces harmonies époustouflantes apparemment sans efforts. L’exemple le plus flagrant sera, à cet effet, « Underground Beneath » où elles permettent de véhiculer un bouillonnement d’énergie nerveuse assez saisissant.

Chaque vers de chaque chanson est ainsi scandé avec passion, utilisant une combinaison de gros accords et de mélodies subtiles pour captiver l’auditeur et de s’assurer qu’il entonnera leurs compositions des jours durant.

Les textes, eux, parlent assez paradoxalement ce ce manque de confiance en soi qui accompagne l’arrivée en âge adulte mais il est abordé avec naturel et maturité.

Bien que l’album ait quelques défauts, un aspect quelque peu répétitif ‘The Third Rail », « Flight »), on aurait tort de les souligner tant ils sont contrebalancés par une expertise pour le moins inouïe. Heathers ont épicé leur répertoire et ce n’en est que pour le mieux.

***1/5


Eric Hutchinson: « Pure Fiction »

13 avril 2014

La carrière de Eric Hutchinson aurait pu s’arrêter net quand son label (et celui de Madonna), Maverick, a mis la clef sous la porte. Sans contrat il parvint à sortir Sounds Like This en 2008. cet album retint l’attention de plusieurs personnes dont Warner Records, ce qui lui permit d’enregistrer Moving Up Living Down en 2012.

Différent des autres artistes pop, le chanteur était connu pour des textes habiles, qui incitaient à réfléchir ainsi qu’un scansion vocale qui semblait perpétuellement au bord de la crise de nerfs. Pure Fiction ne contient rien de cela. Dans l’ensemble, le ton reste passionné et mélodique mais, toutefois, sans verve aucune.

D’une part les vocaux sont presque systématiquement doublés et perdent de leur singularité, les textes sont particulièrement génériques et la section rythmique sonne comme si elle était lasse d’officier et se réfugie par conséquent dans une instrumentation blasée et pleine de clichés.

« Tell The World » ouvre l’album sur une note ampoulée visant à émuler U2 et ne parvenant pas à se défaire de la grandiloquence des hymnes rock. « A Little More » arrivera à susciter un petit impact (Rick Springfield rencontrant Peter Wolf », « I Got The Feeling Now », lui sera un titre pop soul à la Billy Squier et on pourra trouver assez consternant sa « power ballad », « Goodnight Goodbye » avec ses inflexions crooner où le « More Than Words » de Extreme se permettrait de rôder.

Hutchnson a toujours été assez direct avec le titre de ses disques ; Pure Fiction en est l’exemple. Le problème est que l’album semble en être une, tant il apparaît comme un langage musical fictif, une évolution pour le moins rebattue, dans lesquels l’artiste aurait peiné à trouver l’inspiration.

**1/2