Il y a environ 25 ans, the Cult décidèrent qu’ils allaient débaucher la foule puk/alternative et les faire entrer dans le « classic rock ». Bien qu’ils aient été beaucoup moqués par la presse musicale de l’époque, leurs ventes de disques augmentèrent de manière vertigineuse.
The Afghan Whigs ont toujours admiré le « guitar rock » des seventies, y compris au moment de leurs albums les plus célèbres comme Up In It, et leur leader Greg Dulli a régulièrement déclaré qu’il souhaiterait que le groupe sonne comme The Band, The Temptations et le Neil Young de Crazy Horse.
Cet objectif artistique semble avoir été atteint avec Do The Beast , leur premier disque depuis 1998 (1965) ; reste à savoir si leur crédibilité va en sortir renforcée.
Le morceau d’ouverture, Parked Outside » est bestial, avec un son qui ressemblerait à un croisement entre the Jim Jones Revue et The Blues Öyster Cult plutôt qu’avec Jerry Lee Lewis. Les accords de guitare sont gros et gras et le tempo est strident, chose qui caractérisera également le deuxième morceau, « Matamoros ».
Après cette introduction fracassante, les choses commencent à sérieusement perdre de la vitesse : « Algiers » fera penser à une chute de studio de Neil Young avant de sonner comme une parodie du « More Than A Feeling » de Boston (sic!) « Lost in the Woods » tiendra la place du miroitement ‘soft rock » et « The Lottery » ne se remarquera ni pas sa grâce ni pas son originalité mais plutôt par son côté « mainstream ».
Le titre final, « These Sticks », ravivera l’album sans réellement ravir ; un morceau de la même veine que le « Babe, I’m Gonna Leave You » de Led Zep ajouté d’une pinte de cuivres.
Êtres rétro n’a pas besoin de se justifier ; néanmoins être rétro et morne pousse le bouchon un peu trop loin. Do To The Beast n‘est, à la base, qu’un remake de ce rock où les pantalons à pattes d’éléphant avaient droit de cité. S’y ajoute une mise à jour pour le 21° siècle et un public alternatif déjà lassé de Queens of the Stone Age ou The Foo Fighters ; voilà pourquoi ce disque ne rétablira donc pas The Afghan Whigs sur le devant de la scène.
**1/2
[…] Do To The Beast doit donc soutenir la comparaison avec son œuvre séminale, Gentlemen en 93 ou Black Love. Même si les résultats sont, pour le moins, peu convaincants, une rencontre avec Dulli s’imposait. […]