Protomartyr: « Under Color of Official Right »

Il doit y avoir quelque chose dans l’eau de Detroit, un élixir de créativité qui a filtré au travers des restes huileux de cette industrie automobile dilapidée et de ses façades aux murs défigurés. Elle a donné naissance à une techno majestueuse qu’on ne peut confondre avec aucune autre en concordance sans doute avec ce désir d’éviter le jour blafard et de se réfugier dans l’obscurité.

On n’oublie pas non l’influence de la Motown ni du jazz ou des Tooges, MC5 et consorts faiasant de la ligne rythmique de Detroit une chose qui n’st jamais en repos.

La dernière production de Protomartyr a pour nom Under The Color of Official Right et ce second album semble voir le groupe opter pour une direction encore plus inimaginable et extrême. On y trouve un classe qui, toute fluide et confortable qu’elle puisse sonner, fait penser à un moteur dont le grondement fait deviner qu’il en a encore dans le carburateur.

Le titre d’ouverture, « Maidenhead », présente une réverbération lustrée imitant presque les intrusions stoner surf des new-yorkais de DIIV mais les gaz sont fermement au sol quand Joe Casey murmure son introduction : « Shit Goes Up, dhit goes down. » Le punk pur et dur de leur premier disque reste toujours sous-jacent comme thème accompagnant Under The Color of Official Right mais le groupe s’aventure encore plus loin dans cette ouverture qui semblait embrassée par le surf avec la nostalgie d’un » Trust Me Billy » omù la mélancolie des Smiths renconterait l’indie rock des Vaccines.

Protomartyr semblent à l’aise dans cette progression ; avec un Casey charismatique dans la narration de « Tarpeian Rock » puis du titre qui suit, « Bad Advice ».

Il ne sera guère étonnant qu’avec des morceaux aussi noueux, le groupe éprouve le désir de retomber sur ses pattes avec les compositions plus familières mais toujours enragées que sont « Sons of Dis » et « I Stare at Floors ». On y retrouve ici un peu de cette grandiloquence compulsive même si les compositions demeurent concises et punchy.

C’est cet alliage doublé de sa façon de nous emmener dans des climats allongés où, yeux mi-clos, nous laisserons une chaleur faussement cosy nous envahir que Protomartyr démontre qu’il n’est pas qu’un simple groupe post-punk de plus.

***1/2

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