The Hold Steady est ce groupe, surnommé « Americas’s bar band », mené par Craig Finn des Raconteurs. Il doit, en effet, une grande dette à Thin Lizzy mais Teeth Dreams (leur deuxième album depuis le départ de leur organiste Franz Nicolay) semble indiquer qu’ils essaient de se défaire de cette étiquette.
Le blues rock à la guitare des 80s a laissé place à une power pop dans laquelle évoquer The Replacements sera inévitable. Certains titres vont fonctionner en tant qu’hymnes qu’on ne peut que savourer (« The Only Thing » ou « I Hope This Thing Didn’t Frighten You ») et une ballade comme « The Ambassador » sera une belle et confortable émulation de Bruce Springsteen.
Ce ne sera pas le cas de toutes les compositions par contre. « Wait A Whilee et « Runner High » sont des plongées fatiquées dans un blues-rock éculé pour qui connait le référent original de The Hold Steady et « Spinners » sera une vague resucée de ce qui passait sur les radios alternatives voilà 20 ans.
La plus grande métamorphose résidera dans les vocaux de Finn. La force de The Hold Steady résidait dans l’interaction entre le chanteur qui semblait avoir toujours plus à en dire sur une simple chanson et le jeu de guitare de Tad Kubler qui voulait, lui, l’écourter de manière à délivrer un solo de guitare débridé et épique. Teeth Dreams s’éloigne de ce processus qui, du coup, perd de son côté d’urgence conflictuelle.
Finn disait vouloir, pour cet album, vouloir faire un album moins sauvage mais plus dense. L’exercice n’est que partiellement réussi car il ne prend pas avantage des forces de ses musiciens ; celle-ci ne se manifestera que sur le dernier titre, « Oaks », ce sera pas pour remplacer l’énergie d’un groupe pourtant si prompt à générer des accroches qui frappent fort.
[…] de retour en pleine forme avec un sixième album propre à vous chatouiller les gencives, Teeth […]