Le CV de James Johnston suscite admiration et jalousie : il a été membre des Bad Seeds et de Faust et n’a pas été étranger à la réussite de leurs projets.
Le sien propre se nomme Gallon Drunk et c’est bien sûr là que les choses se font plus intéressantes d’autant qu’il a toujours soigneusement évité le mainstream pour se focaliser sur une approche post-punk caustique présente sur ses albums précédents.
The Soul of the Hour voit l’auditeur plongé dans un psychédélisme sombre et acide, à des percées post punk expressives dans la même veine que celles de The Birthday Party et à un blues-rock titanesque façon Blue Cheer. Des échos des Doors, de Can et des Cramps saupoudrent un ensemble soigneusement calibré pour délivrer titres se consumant lentement et morceaux incisifs comme des court-circuits.
Les sensations éprouvées seront donc parfois sinistres, parfois euphoriques mais toujours impressionnantes. Le titre d’ouverture, « Before the Fire », est un jam kraut rock grinçante menée au piano, aux percussion avec cymbales aussi tourbillonnantes que les claviers qui l’accompagnent. Le crescendo se voudra lent et tantrique culminant en des cuivres lui donnant une grandeur épique.
« The Dumb Room » sera comme un reprise où Jon Spencer aura choisi de couvri Black Sabbath, « The Exit Sign » rassemblera Spacemen 3, Juicy Lucy (sic!) et Silver Apples et la chanson titre combinera drone à la Loop et menace façon Stooges qui auraient remplacé des stimulant par des anti-dépresseurs.
On trouvera pourtant quelques éclairs d’accalmie comme sur « Dust In The Light », composition qui est peut-être la plus pleine de béatitude que Johnson a écrite preuve que l’artiste sait s’affranchir du « stoner rock » qui parcourt l’album.
The Soul of The Hour est au fond un opus chamanique, hypnotique et dense, récréatif comme s’il s’agissait d’accompagner un périple sous haschisch ; un voyage tranquille où sous les éclats soniques perceraient magie et élégance, cette distinction que seuls les narcotiques peuvent cumuler à l’intérieur de notre conscience.