Si votre 6° album sonne de la même manière que le premier et ceux qui ont suivi on peut se demander si on est dans le bon sillon ou dans une ornière. C’est une question qui a probablement pesé dans la tête de Elbow pour The Take Off And Landing Of Everything. On a évoqué diverses méthodes dans le songwriting mais, au bout du compte, on a toujours le même line-up avec chaque membre apportant ce à quoi ils ont toujours contribué et des enregistrements qui ont toujours lieu que ceux utilisés pour les deux premiers disques. Stabilité donc, mais celle-ci peut très bien s’avérer être un handicap.
La plupart des titres ici sont des compositions indie assourdies, avec des tonalités très atténuées à la batterie, des cuivres occasionnels, le tout formant un amalgame doux et velouté. Ça n’est que rarement que Elbow essaie de s’éloigner de cette bride qu’il s’est lui-même imposé mais il le fait parfois comme pour l’épique « New York Morning » ou sur le morceau titre.
Leur leader, Guy Garvey, a indiqué que The Take Off And Landing Of Everything a été partiellement inspiré par le fait de vivre dans deux endroits différents, Manchester et New York, et par le fait d’avoir à se rendre de l’un à l’autre. Cette influence est à prendre au sens littéral avec quelques morceaux qui semblent batailler entre un côté britannique, calme et stoïque, et celui, plus impétueux, des Américains. Au final, c’est plutôt l’Anglais qui l’emporte, après tout Elbow est un combo issu de Manchester.
L’impression générale qui ressort est que jamais les membres du groupe vont au bout de leur talent, ils semblent même parfois sous jouer ; bien que la voix de Garvey parvienne toujours à véhiculer la hantise. La plupart des longues plages sont comme construites à partir de rudiments plutôt que basées sur un rythme ou une mélodie, visant sans doute à donner une sensation de contemplation méditative. Le revers de cette démarches est qu’elles peuvent sembler informes et sans vie.
The Take Off And Landing Of Everything est un disque parfait pour les jours de pluie, une grisaille douce d’où la mélancolie n’est jamais éloignée. On répondra donc à la question initiale que nous sommes en terrain connu et que, de ce point de vue, Elbow est à la fois dans son sillon et dans une ornière.
[…] leader de Elbow Guy Garvey a écrit la plupart des textes du nouvel album de son groupe,The Take Off and Landing of Everything,à New York. Il a ensuite envoyé ses demos au reste du combo à Manchester et a, ensuite, […]