Menace Beach a la réputation d’être un supergroupe « indie », phénomène dont on verra les dichotomies ici: https://rock-decibels.org/2014/01/24/de-la-misere-en-milieu-independant/ . Il est composé du duo original de Ryan Needham et Liza Webster, de MJ (Hookworms), Nestor Matthews (Sky Larkin) et de Robert Lee (Pulled Apart By Horses). Il se dit également que Paul Draper (Mansun) est passé faire un tour en studio ce qui fait qu’on peut considérer la taille de ce line-up comme une surprise dans la mesure ou cet E.P. est singulièrement rafraîchissant et tout sauf alambiqué.
Il ambitionne à peu, ce qui n’est pas déplaisant en soi, et se contente d’apporter une légère couche moderniste psyche sur son rock shoegaze et indie rock « vintage ». Les cinq plages de Lowtalker sont, en effet, crépitantes et tordues montrant que Menace Beach n’ont aucune honte à assumer leurs penchants à la nostalgie. On pourrait soupçonner même qu’ils s’emploient à faire l’inventaire de toutes les parties de guitares possibles, y compris celles ayant passé leurs dates de péremption, si un morceau comme « Fortune Teller » n’ouvre le disque sur un mode incendiaire qui aurait très bien pu avoir cours il y a 20 ans. La mélodie en est innocente mais elle se fracasse sur des accords hurlants avant que le morceau s’effondre volontairement dans un chaos introverti et contradictoire dont la vitalité est omniprésente.
L’influence de MJ se manifestera sur « Honolulu » fortement marqué par des guitares en distorsion et une solide ligne de basse façon Pixies et « Where I Come From » rappellera, lui, un Blur éthéré et surréaliste. « Cheerleader » sera solide mais assez traditionnel malgré une fin un peu expérimentale ; il constitue une conclusion adéquate a un disque qui a le mérite d’être un E.P. et donc d’une brièveté qui empêchera toute démesure de l’ego. Le titre résume assez bien les diverses voies entrouvertes par ce (super)groupe) attiré furtivement ici par l’anti-conventionnel.




