New War est un groupe australien de Melbourne dont le moins qu’on puisse dire est que son approche est « virile ». On aurait pu utiliser le terme « masculine » si celui-ci ne faisait allusion à un genre et si le combo ne puisait pas son énergie dans les lignes de basse propulsive de Melissa Lock. Élevée au punk et soutenant le combo par une rythmique infernale, elle fait osciller celui-ci entre l’intensité de Birthday Party et les expérimentations indie de Erase Errata.
Le batteur, Steve Masteron, vient en effet du post-punk et Lock a été formée à l’école de Seattle avec Riot Grrrl ; on pourrait, certes, les taxer de caviardage mais c’est la manière exceptionnelle dont ils contrôlent le chaos, dont ils gardent la maîtrise de sa brutalité qui fait de cet album éponyme quelque chose de distinct de beaucoup d’ensembles du même type.
Comme New War est groupe préoccupé par les concepts de tyrannie et d’oppression, il leur serait aisé de s’abandonner à une musique totalement violente et agressive, une traduction sonique de leur contestation. Mais c’est leur approche méthodique, voire clinique, de la composition et le contrôle que cela implique qui donne encore plus de poids à leur vision d’un monde marqué par l’absolutisme. Il y a quelque chose dans la palpitation du songwriting qui donne force et puissance, tout comme ces chants zombies et ces crescendos qui trahissent cette notion d’inéluctabilité dont « Wishlist » est une illustration dévastatrice.
Porteurs d’un éthique vaguement socialisante, aucun instrument n’est donné préséance sur l’autre au point que c’est la rythmique démentielle de Masterson qui, avec la basse, s’extirpera du voile désincarné des scansions des compositions pour se mêler aux vocaux éructés de Chris Pigmire sur « Slim Dandy ». L’électricité du titre phare « Revealer » catapultera tous les éléments soniques dans un corridor d’urgence et d’agitation, schématisant à merveille un disque où la focalisation saura toujours garder mesure sur le bouleversement.




