Lily and Madeleine Jurkiewicz, sont deux sœurs d’indianapolis qui chantent sur ce premier album des compositions émulant assez facilement Fleet Foxes et Adele. Seule différence, les arrangements dépouillés (Madeleine au piano et Lily à la guitare) et la façon dont leurs vocaux s’entremêlent avec aisance et fluidité.
La production (Paul Mahern) épaissit parfois modestement le son (un violoncelle, une basse électrique, un caisse claire étouffée) pour un répertoire totalement en adéquation avec le récent boom du « retro-folk » et assez semblable à cet autre duo composé de deux sœurs, First Aid Kit.
Les compositions sont écrites par les deux interprètes, aidées par Kenny Childrens un singer songwriter vétéran apportant parfois quelques background vocals. Les titres sont doux amers et laissent libre cours aux émotions, avec des thèmes évoqués de façon directe ce qui rend crédible cette langueur adolescente, ce désir et cette hâte romantiques qui sont le sujet du disque.
Sur « Devil We Know », les sœurs expliquent qu’elles dépérissent et, si la phrasé sonne un peu trop calme pour ce sentiment, il s’imbrique harmonieusement avec la notion de rêverie. Beaucoup des titres sont à la première personne du pluriel ce qui donne en outre une tonalité intrigante. « Come To Me » est une supplication qui évite de tomber dans le larmoyant car soigneusement considérée comme hypothétique même si, occasionnellement, quelques ratages (« Ive Got Freedom » dont la cadence n’est scintillante que par éclipse).
On appréciera, enfin, « Disappearing Heart », une ballade en accords mineurs et ces vérités simples que sont « I’m not you » contrebalancées par un « You’re not me » qui prennent tout leur sens dans ce contexte.




