John Mayer: « Paradise Valley »

John Mayer a plusieurs problèmes ; le premier étant sa vie publique souvent mêlés à sa vie privée, le deuxième en étant la résultante : on ne peut s’empêcher de considérer sa musique au travers du prisme de ses démêlés personnels. C’est assez souvent le cas pour d’autres personnalités mais il est rare qu’un chanteur-compositeur au registre introspectif et se spécialisant dans les musiques « roots » (country, folk, soul ou blues) soit le catalyseur de tant d’images contradictoires centrées autour du chic et des femmes glamour.

Comment écouter Mayer sans penser aux tabloïds dont il est une des cibles et un effort pour apparaître comme un homme au humble, innocent et aux aspirations tranquilles ?

Pourtant, si on arrive à faire abstraction de ce cirque on découvre un artiste talentueux, un chanteur à la voix atypique même si parfois larmoyante et dont le Paradise Valley produit par Don Was peut s’écouter avec facilité. Cette aisance ne signifie pas néanmoins que les compositions sont légères et ne s’impriment pas en nous. Ses vocaux sont semblable à une marque déposée, étouffés comme perçus au travers d’un oreiller et la production est fluide, habilement façonnée.

Une reprise du « Call Me The Breeze » de JJ Cale nous taquine avec son blues laidback, deux versions de « Wildfire » dont la seconde est interprétée par Frank Oceon essaient d’injecter un peu de flamme à une atmosphère au revêtement confortable et « You »re No One ‘Til Someone Lets You Down » est un aimable country shuffle à la Willie Nelson.

Rien de bien bouleversant donc, même si habilement mené, languide et organique à souhait, à l’image de ce « On The Way Home » qui clôturera une Paradise Valley dont le cheminement s’apparente plus à un rythme laborieux et en impasse vers un purgatoire encore hors de portée.

★★½☆☆

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