Surf City:  » We Knew It Was Not Going To Be Like This »

En dépit de leur nom, Surf City, qui est également une ville du Nord de la Californie, ont plus en commun avec Jesus & Mary Chain qu’avec les Beach Boys, privilégiant le registres shoegaze / space rock au surf rock. Il ne faut pourtant pas en conclure que le soleil n’y est pas présent, simplement il est plutôt agencé autour des staccatos en reverb de Dick Dale qui obscurcissent un ciel qui aurait pu être, sinon, dégagé. Les vocaux, en effet, sont éthérés et contrastent singulièrement avec les guitares aux sons indistincts ce qui donne à ce deuxième album un climat où, si l’océan semble être en avant, il est constamment rebattu par des vagues aux saccades bruyantes.

Le morceau d’ouverture donne le ton d’une bonne partie du disque ; « It’s A Common Life » s’ouvre sur un riff frappé vers le hait et semblant sorti du tunnel d’une vague s’écrasant sur le bord au ralenti. La distorsion érode la terre et des vocaux pleins d’insatisfaction envahissent un sol ensablé sans jamais y disparaitre totalement.

Mais ce procédé ne tourne pourtant jamais à la formule dans la mesure où Surf City est assez intelligent pour que ses morceaux n’excèdent pas une certaine longueur, pas même le dernier « What Gets Me By » qui ne lasse jamais en dépit de ses neuf minutes. Le groupe fonctionne par riffs accrocheurs sous la surface bruitiste ce qui donne à l’auditeur la possibilité d’être, tour à tour, submergé puis de flotter au-dessus des nappes sonores. Ainsi « I Had The Starring Role » bénéficiera de la ponctuation d’un e bow permettant de faire vibrer les cordes de la guitare et « No Place To Go » se dissoudra sous la basse brouillée qui naîtra au milieu du morceau.

Le son sera indubitablement relaxant, peut-être même un peu trop. On s’égare parfois sur un registre apathique même si le combo prétend la combattre sur «  Claims Of A Galactic Medium ». ON salera alors la volonté de s’en extraire par les piques acérées des vocaux qui ornent « NYC » et « Ocean Graphs of the Wilderness ». Le succès de l’album résidera alors dans son sens de l’expérimentation, son utilisation du falsetto et de voix comme traitées au vocoder ;signe que Suf City a décidé de ne pas rester dans sa zone de confort habituelle et de cultiver encore un esprit aventureux qui pourrait en faire autre chose qu’un bon groupe de plus.

★★★½☆

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