Après trois LPs, Young Galaxy nous livrent ici sans doute leur opus le plus abouti. Ultramarine est un album qui peut, initialement, être trompeur dans la mesure où son électropop est soniquement enlevée et que les dispositions dream pop qu’on y trouve se déploient peu à peu pour révéler des éléments qui ont trait à la dramaturgie plus qu’à l’inconséquence.
Les climats semblent, certes, ensoleillés et estivaux mais ce qui est exposé de façon sous-jacente est un univers où ce qui est brillant est la nostalgie et ce qui surnage est le questionnement existentiel.
La chanteuse Catherine McCadless médite en effet sur sa jeunesse, ses peines de cœur et les songeries qui en sont issues. Ce « concept » est exemplifié par un dynamisme qui est celui du cycle des saisons. celles-ci éclairent (de manière littérale et figurative) un été et le mettent en contraste avec une évocation des jours plus froids.
Pas de continuum musical donc dans des compositions où des lignes de synthés parfaitement mises en place, voisinent avec des riffs au « delay » savamment plac é et, par moments, des hymnes massifs qui auraient leur place dans un concert de stadium rock.
En son intérieur, Ultramarine fait coexister trois types de comopitions : l’électropop entraînante faite pour passer à la radio (« Pretty Boy », « Fall For You »), la chill-wave onirique et hallucinée (« New Summer », « Sleepwalk With Me ») et une électropop plus âpre et expérimentale (« In Fire », « Privileged Poor »).
Prise dans son ensemble, l’expérience est très engageante et, grâce aux vocaux de McCandless, remarquablement cohérente. D’un disque jouant sur les contrastes, Young Galaxy parvient à créer un univers homogène et, plutôt que de se complaire dans l’instantanéité, avant tout atemporel.




