« Postmodern neo-gothic dance music »? « Prom-goth synthpop »? Voilà les descriptions hyperboliques que ce duo de Waterford revendique. La plupart de leur compositions rappellent la pop tordue des années 80 ou les raves shoegaze des années 90. On peut y ajouter de la dark disco et on obtiendra une musique qui va osciller entre Ladytron et Jesus and Mary Chain.
D’un côté les climats brumeux de ces derniers (« Last rain », « Remote Viewing »), de l’autre les plongées dans le clinique des premiers cités(« Cast a Cold Eye »). Entre les deux, la vocaliste Billie s’essayera à de gros chorus pop (« Starlight ») ou à adopter une pause séduisante sur l’éthéré « Alex ».
Le problème est qu’avec cette approche touche à tout, on frise la nonchalance et que celle-ci est encore plus accentuée par les misérables et monotones attaques de piano de Bobby D. Le résultat en sera des vocaux forcés et les quelques idées intéressantes, une guitare remplie d’échos et de reverb sur « Afflictions of Love », s’embourbera dans des vocaux déformés et perclus de breaks.
Le duo voulait, apparemment, créer un climat d’anxiété : comment y parvenir quand le disque est si décousu ou quand, sur « When I’m Feeling Down », le chorus semble être balancé avec désinvolture ?
Pour susciter une émotion, et même avec une instrumentation « froide », il faudra monter un peu plus d’empressement à soigner sa musique et un peu moins de distance (« remote ») pour créer de l’empathie.




