Il n’est pas habituel de parler ici de country mais Kim Richey n’est pas une artiste ordinaire ne serait-ce que par ses compositions pour Brooks & Dunn, Patty Loveless ou Trisha Yearwood.
Thorn in my Heart est produit par Neilson Hubbard et nous offre un bel éventail de 12 titres doucement chamarrés, servis par le alto délicat et vulnérable de Richey. L’atmosphère en sera franche car directe mais mélancolique car fragile et centrée sur un thème central : l’évasion.
Mais, même s’il s’agit d’une problématique traditionnelle à la country, Richey a le mérite d’essayer de l’enjoliver en lui donnant une patte plus actuelle. Même si on n’est pas dans le alt-country, on ne peut qu’être séduit par la chanson-titre qui s’accompagne de Carl Broemel ‘(My Morning Jacket) à la pedal steel et de Pat Sasone (Wilco) aux harmonies et à la guitare acoustique.
« Angels’ Share » la verra transformer une « guitar ballad » infusant lentement pour se transformer en en frémissement nerveux ce qui, à nouveau, permettra l’album à s’échapper du registre « roots country ». On appréciera le discet saxophone de « London Town », une basse qui ne présage rien de bon sur « I Will Wait », l’énergie électrique de la guitare sur « Come On » ou le climat hanté qui épouse un « Breakaway Speed » enjolivé par les harmonies de Yearwood et Jason Isbell.
Sans doute le fait que Richay ait quitté Nashville pour Londres puis y soit retournée explique cette liberté prise avec son style initial. Thorn in my Heart est presque ainsi un album « crossover » parcouru, qui plus est, de compositions admirables.




