Ce neuvième album de Mudhoney se nomme Vanishing Point et le morceau d’ouverture, « Slipping Away ». Ce pourrait être mauvais signe mais, plutôt que d’aborder sa propre disparition, le groupe demeure toujours présent dans l’univers « grunge » disparaissant puis apparaissant alors qu’on ne l’attend plus.
« Slipping Away », prouve précisement que le combo a l’intetntion de rester là où il a toujours été et de nous concocter son habituel mélange de psychédélisme violent et de blues-punk. Le morceau crie et crisse comme du Blue Cheer, groupe dont on savait à quel point il pouvait nous liquéfier le cerveau, « I Don’t Remember You » rappelera la houleuse période de Superfuzz et, les embardées ricanantes de « The Only Son Of The Widow From Nain », l’interaction de guitares entre le feedback du chanteur Mark Arm et les riffs abrasifs de Steve Turner passent à la scie un morceau dont les riffs n’en demandait pas tant.
On voit bien que Mudhoney essaie de recréer les échos d’une gloire passée. Si certains sont présents (la référence à Hendrix sur « Douchebags On Parade »), la plus grande partie du disque tombe dans l’indolence. L’éthique « slacker » pouvait avoir un sens dans les années 90 quand elle était signe de volonté subversive. Mais le nihilisme creux de « What To Do With The Neutral » et le punk badin de« Chardonnay » soulignent plutôt le fait que cette attitude est dépassée. Vanishing Point poursuit ce qui a été le modus operandi du groupe depuis des années. Sur » I Like It Small » Arm s’écrie : « Je ne suis pas dans un trip grandiose / Les petites gorgées me conviennent très bien » ; on ne saurait être plus explicite…




