Rapid Talk: Interview de Unknown Mortal Orchestra.

Ce second album de Unknown Mortal Orchestra est plus que réjouissant  tant il s’avère intime, tranquille et enchanteur. Ruben Nielson son chanteur en quoi II est la continuation du premier opus et comment la chose s’est ainsi naturellement faite.

Ce nouveau disque est très «  laid back  » et romantique  : «  So Good At Being In Trouble  » fait penser à Al Green par exemple .Aviez-vous des sensations particulières quand vous avez travaillé sur sa sonorité  ?

Tout a été écrit quand j’étais en tournée ce qui a donné une conception nocturne et une «  vibe  » qui était celle d’être toujours en mouvement. Mentionner Al Green est gratifiant pour moi. Je crois que qu’une atmosphère d’hédonisme à cet album s’est infiltrée dans II sans que ce soit délibéré de ma part.

La production, à l’inverse de beaucoup d’autres, est tenue en bride. Était-ce une façon de vouloir donner plus d’importance aux idées de l’album  ?

Je voulais revisiter les mêmes thèmes mais avec le point de vue de quelqu’un qui avait fait de UMO un vrai groupe «  live  ». Les ingrédients et la technique étaient similaires mais j’avois, quant à moi, beaucoup changé. Je ne cessais de penser à ce film, Return to Oz, quand Dorothy y retourne et que tout s’est modifié, a pris une teinte plus sompre, génère une atmosphère plus tordue et plus mature aussi. Musicalement je voulais être le même mais faire des choses plus complexes musicalement  : des arpèges et des arrangements plus recherchés, des percussions plus en avant et des vocaux plus exposés. Mon but était que l’ensemble sonne plus sec en réaction contre la musique en reverb et «  hip  » qui s’étalait un peu trop à mon goût depuis les trois dernières années.

Quel est le secret derrière votre son de guitare, en particulier les pédales que vous utilisez  ?

Je joue sur des Fenders, en utilisant des suites d’accords très courts. J’apprécie qu’elles aient une tonalité qui fait penser que j’utilise des jouets. J’aime la Fender car elle a des textures qui grattent, j’utilise des micros «  low noise  » et je change souvent les bouchons pour obtenir ce côté étouffé en même temps. Mes amplis sont des Fenders et des Oranges ; l’idéal c’est de jouer avec les deux. Quant à mes pédales, elle sont innombrables  : Octafuzz, Doctor Q, Disaster Transport, Holy Grail, Small Stone, Grand Orbiter, Fuzz Mite, arthquaker Devices… Et je compte en ajouter d’autres  !

Sur un des titres, « Swimand Sleep (Like a Shark) » vous parlez de ne pas fermer vos yeux. À quoi faites-vous référence ?

C’est une chanson qui parle de s’échapper. J’étais dans cette rêverie où je flottais au fond de l’océan et où il y avait des tonnes d’eau entre moi et la société. Il y a aussi la notion de mouvement, j’ai toujours été une personne qui ne se fixait pas.

Sur « The Opposite of Afternoon » comment êtes-vous parvenu à véhiculer cette atmosphère de proximité si intime ?

Je ne sais pas (Rires). J’ai toujours aimé la façon dont Serge Gainsbourg sonnait, comme si il chuchotait à votre oreille, sur Melody Nelson, par exemple. C’est à la fois vibrant et effrayant. Je crois que ces deux ambiances forment une très belle combinaison et je suis heureux quand on me dit que je parviens à perturber.

Puisque vous parlez d’ambiance, le disque en a une assez ensoleillée comme en un milieu d’après-midi. C’est aussi votre façon de vivre au jour le jour ?

Je crois que je le suis la moitié du temps. Nous sommes un des groupes les plus « chill out » du monde vous savez. (Rires) Je prends de l’âge et parfois je peux être très crétin et joyeux et à d’autres moments me prendre la tête comme jamais. Je souhaite que mes albums soient positifs, qu’ils aient un côté rassurant, comme un endroit où vous pouvez vous sentir en sécurité.

Vous semblez partagez la même sensibilité de « déplacement » et de nostalgie qu’Ariel Pink.

Ça a été une grande influence. La plupart des gens ne comprennent pas et pensent qu’il refait vivre la musique en dehors des canons établis du rock and roll. Mais ni lui ni moins ne sommes des revivalistes. Il y a beaucoup d’humour dans ce qu’il fait. Ça peut donner une impression de prétention et de complexité mais, à la base, j’aime utiliser les textures de musiques plus vieilles pour créer plus de profondeur dans mes disques. C’est comme si je vous emmenais dans des endroits qui sont à moitié familiers. Au fond, c’est mamanière de « sampler » le passé comme le font les artistes hip hop.J’aime Zappa, Sly grâce aux « samples » et quand j’ai découvert la « soul » je me suis aperçu que j’en étais déjà fan ! La première fois que j’ai entendu Led Zeppelin c’est à travers le « sample » des Beastie Boys sur « When The Levee Breaks ». Inimaginable, non ? (Rires)

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