Ils ont la vigueur et la morgue de la jeunesse mais ils y ajoutent le classe et le talent des « vieux » rockers. Ils se nomment The Virginmarys et le premier album de ce « power trio », King of Conflict, est une des meilleures choses qui soit arrivée au (hard) rock-blues depuis longtemps. Les comparaisons sont flatteuses : Eagle of Death Metal, Foo Fighters, Queens of the Stone Age mais avant tout Jimi Hendrix Experience, Led Zeppelin, Motörhead et Cream.
Procédons par ordre : les vocaux de Ally Dickety sont perçants comme pourraient l’être ceux de Plant ou de Dave Grohl s’alliant avec Alex Turner. Il suffit d’écouter « Dead Man’s Shoes » ou « Portrait of Red » pour s’en convaincre, associés qu’ils sont à la puissance du riff et du rythme.
Parlons de ce dernier justement. La relation entre Jack Bruce et Ginger Baker avait semé les bases de Crea quand ils étaient encore des blues-rockers psychédéliques. « Lost Weekend » et « Bang Bang Bang » montrent qu’ils ont fait des petits en la « persona » de Danny Dolan et Matt Rose.
Ajoutons la production astucieuse de Toby Jepson (Little Angels) mettant en valeur chacune des performances et vous obtenez un « debut album » de 53 minutes qui semble durer le temps d’un instant.
Bien sûr on pourra dire que tout cela a déjà été fait. Simplement The Virginmarys le font mieux et nous font encore mieux comprendre ce que Lester Bangs disait au jeune journaliste de Almost Famous : « C’est bien dommage que tu aies loupé le meilleur du rock and roll ».
The Virginmarys, eux, nous prouvent que cette juste cause n’est pas désespérée quand elle rugit d’authenticité sur la profession de foi qu’ils jettent à la face du rock « mainstream » : « You’ve Got Your Money, I’ve Got My Soul ». On ne pourra rêver, conclusion qui fait tout sauf clore la controverse qu’il génèrent pour notre plus grand bonheur, slogan plus idéal et plus poétique que ce titre…




