Nataly Dawn est une chanteuse multi-instrumentiste folk-tock originaire de Californie qui joue également en duo avec Pomplamoose. Ce sont les réseaux sociaux qui ont créé le buzz autour d’elle et lui ont permis d’être signée sur une « major ».
How I Knew Her est, peut-être en raison de ce changement, différent des ses productions précédentes en particulier le EP My Terrible Friend où elle projetait une image dégradée de soi dont le dépouillement s’avérait terriblement poignant.
Ici, les compositions sont plus légères et optimistes. « Araceli » ou « Long Running Joke » sont traversés par des vocaux hoquetants assez maniérés, couverts par une instrumentation fournie qui vise vraisemblablement à ne pas trop mettre en évidence la voix idiosyncratique de la chanteuse. Le sentiment qui prédomine est celui de candeur et d’innocence, virage radical par rapport à ses premiers enregistrements.
Le résultat donne un album aéré dans lequel l’enthousiasme véhiculé par la voix de Dawn devient parfois à la limite de la mièvrerie (« Caroline »). À cet égard on ne peut que regretter que les dispositions affichées par une production étoffée cèdent peu à peu la place à des arrangements qui mettent en exergue un phrasé vocal qui devient très vite agaçant et complaisant. La candeur sonne alors feinte, presque scénarisée, et même l’énergie bluesy de « Please Don’t Scream » ou « Even Steven » sont gâchées par des trilles qui empêchent la slide ou la guitare de donner un peu de nerf à How I Knew Her.
L’album reste finalement rudimentaire dans son approche des climats doux-amers ce qui est dommage car les compositions sont plutôt bien ficelées. Là encore il faudra domestiquer une voix pour qu’elle se révèle alors infectieuse et moins intrusive.




