Un double album dont le deuxième élément sort, comme annoncé, quelques mois après le premier, cela fleure bon le « concept album ». Quand on sait, en outre, que Coheed And Cambria annoncent une couleur mystique et une quête existentielle, on se dit qu’on va avoir à faire à un opus de hard-rock voisinant avec l’épique.
On ne se trompera qu’à moitié puisque le groupe prend bien soin de mâtiner son heavy-metal de tonalités électroniques et d’emo rock.
The Afterman Ascension puis Descension disent déjà par leurs titres qu’il s’agit d’une musique qui sera mélangée à une histoire de science-fiction futuriste.
Le résultat sera sans surprises : long voyages dont la musicalité se trouvera dans la dramatisation et les effets spéciaux, ambiances sinistres véhiculées par des riffs hérités des valeureux Hawkwind et des vocaux spectraux, gros chorus de guitares épaulés par des tons qui se font déclamatoires, bref Coheed And Cambria nous offrent toute la ribambelle de procédés qu’on était en droit d’attendre du genre.
Il ne s’agit pas de le dénigrer, les « concept albums » sont en soi des idées intéressantes, simplement on a le sentiment que le groupe est prisonnier d’un style pompeux qu’il a choisi mais aussi d’une histoire qui, sans doute à ses yeux, justifie son emploi.
On serait bien en peine alors de trouver des nuances, parfois des intros ou des outros très brèves, la seule de taille étant le fait que Descension semble vouloir se caractériser par une vitesse d’exécution de plus en plus vertigineuse.
S’il s’agit d’inquiéter et de hanter, le combo parvient aisément à son but. Ce qui clochera de façon indélébile est que, pour nous, l’essence fondamentale du concept à savoir son intrigue restera obscure et, qu’en outre, l’ambition dont fait preuve le groupe ne trouve pas sa traduction dans un schéma musical plus inventif.
On aurait aimé meilleur usage de l’électronique, on aurait apprécié un plus grand sens des subtilités harmoniques. Les amateurs de grandes fresques musicales se satisferont de ce double opus, les autres préfèreront qu’à jouer sur les disjonctions et les marges le groupe adopte une attitude moins monolithique et emphatique.




