Il y a, chez Arbouretum, quelque chose qui a à voir avec le « classic rock » mais dont aurait ôté toute emphase extérieure. S’il fallait affiner cette catégorisation on obtiendrait une description assez étonnante qui serait celle d’un Black Sabbath qui se serait converti à l’Americana. Coming Out Of The Fog est leur cinquième album et il se distingue par une approche majestueuse et vibrante (« The Long Night » en est l’ouverture parfaite) dont tout l’album sera la déclinaison. Les arrangements sont plutôt enveloppants ce qui contraste avec le « drone » des guitares et la majeure partie du disque sera faite de compositions où la voix de Dave Heumann impose une atmosphère visant à provoquer la léthargie (« All At Once », « The Turning Weather »).
Arbouretum fait donc une preuve d’une démarche particulière au travers de ses excursions dans l’univers gothique en empruntant à Cure (le solo de guitare très Robert Smith sur « Renouncer »), la rythmique plus rapide et tendue de « The Promise » et l’instrumental féroce qui termine l’album, « Easter Island ». Le titre le plus atypique demeurera « Oceans Don’t Sing » » qui voit le combo plonger de plain-pied dans un univers presque « country ».
Le problème de ce disque est que les alternances sont trop tranchées de morceau en morceau. Arbouretum s’emploie à nous livrer une expérience uniforme mais peine à opérer une transition. Il aurait fallu, au fond, un élément qui serve de fixateur, peut-être un son plus brouillé, peut-être une accentuation déclamatoire, toujours est-il que toute intéressante que soit la voie qu’il emprunte, Coming Out Of The Fog peine à imposer le cérémonial qu’il revendique.




