The Intelligence est un groupe noisy-pop basé à Seattle dirigé par Lars Findberg. Il s’est toujours distingué de la scène « grunge » par une musique où voisinaient influences « new wave », soins mélodiques, reverb accouplée à la « low fi » et un approche quelque peu humoristique et distanciée (intelligente?) à mille lieues de ce qu’on a l’habitude d’entendre à Seattle.
En 2011, Findberg a déménagé à Los Angeles et Everybody Got It Easy But Me en est le premier produit. Dès son entame, « Happy Provider », le son est plus propre, avec sans doute, un soin plus important apporté à la production. Celle-ci est en effet plus lisse et pleine, plus entraînante aussi dans la mesure où elle est moins marquée par une approche « bruitiste ». « Reading And Writing About Partying » est à ce titre exemplaire par son riff ravageur, sa mélodie entraînante et le phrasé délicieusement sarcastique de Findberg commentant ce qu’est un certain mode de vie nocturne à Los Angeles.
Presque tout le disque baignera dans ainsi un climat enjoué qui ne peut que faire sourire tant il est trompeusement simple (« They Found Me In The Back Of The Galaxy »).
Conscient, pourtant, de ce que l’album pourrait avoir de monocorde (ce que « Return To Foam » pourrait véhiculer de potache) , Findberg sait étayer ses compositions de feed back et de percussions latines (« Dim LImelights »), les rendre plus discursives (des guitares acoustiques, trompettes et mlelotrons sur « Techno Tuesday » ou à contre emploi avec une sensationnelle version du classique de Del Shannon, « Little Town Flirt ».
Même un titre comme « Sunny Backyard » parvient à glisser un parfum de légèreté dans une composition sombre et étrange et le final est tout bonnement somptueux. Il s’agit d’une ballade épique s’étirant sur près de six minutes (« Fidelity ») débutant à la guitare acoustique , se construisant progressivement et permettant au groupe de s’en emparer peu à peu pour le transformer en une démonstration de délicatesse instrumentale avec ses claviers et ses choeurs lumineux dont on aimerait qu’ils se fassent point d’orgue.
The Intelligence est un groupe bien nommé, ce septième album en est, une fois de plus la preuve. Si la définition de l’intelligence est aussi de savoir s’adapter, cet enracinement dans la Cité des Anges, montre que Finberg sait, une fois de plus, extraire ce qui constitue la moelle d’un environnement sans en être prisonnier.