Lower Dens: « Nootropics »

Mené par la chanteuse Jana Hunter, une native du Texas ayant déménagé à Baltimore, Lower Dens propose une musique aux croisées du « freak folk », de l’indie expérimental et d’atmosphères fantomatiques. Il serait aisé de les apparenter à Beach House, eux aussi de cette même ville, mais, là où ces derniers accentuent nostalgie et mélancolie, Lower Dens semble avoir choisi de montrer une face plus sombre, faite dune étrangetés se manifestant une production osée et leste, des reverb qui vont et viennent, des voix emplies d’échos et une électronique aux vagues sombres.

Celle-ci occupe une place importante dans Nootropics, accentuant un effet narcotique dont, et il est important de le souligner, il est obtenu sans les effets habituels du Gothique. Point de couches sonores où affleure la saturation, mais plutôt des arrangement dépouillés où la guitare semble comme détachée du reste, on pourrait dire croustillante, et forme un parallèle avec des assonances surgies de nulle part.

« Alphabet Song » va donc ouvrir l’album sur un climat méandreux, « Brains » semble inspiré de Neu donnant à l’album un climat qui va rester constant : angoisse et sentiment de ne pouvoir se situer, le tout étayer par des nuages de mélodies mauvaises dont les quelques langueurs sont autant de plongées vers l’affliction plutôt que l’apaisement. « Propagation » semble même encore plus vous tirer vers le bas (lower) avec sa fuzz guitare explosive et les deux parties de « Lion In Winter » alternent lits de synthés inquiétants et éléments pop presque faméliques noyés qu’ils sont au milieu d’une section rythmique faites de percussions électroniques et de basses de synthés rendant le titre presque dansant. Cette même section rythmique propulsera « Stem » vers urgence et inquiétude tout comme « Lamb », composition sombre et brillante qui passe de façon concise d’une construction de ce qui sonnent comme des versets avant de s’estomper, tellle un arc en ciel, dans une inéluctable désintégration.

Dépourvu de toute éclair, Nootropics est le bruit d’une combustion lente et dense. C’est le son de ce qui reste après un feu d’artifice avec une douce fumée de cendres flottant avec de descendre sur un paysage désert. Disque exigeant, il provoque des émotions peut-être indésirables mais qui délivrent un germe propice à de délicieuses exaltations et de somptueux frissons.

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