Jeff Lynne: « Long Wave »

Il peut être surprenant de voir cet album de Jeff Lynne chroniqué ici. Mais il est également possible d’avoir une petite faiblesse pour lui, pas nécessairement toujours ses productions parfois boursouflées, mais par son itinéraire et ses influences revendiquées.

De Idle Race, groupe « pop » un peu guimauve, il est passé aux excellents et sous-estimés Move puis, toujpurs aux côtés de Roy Wood, à l’Electric Light Orchestra dont on peut déplorer que Wood l’ait quitté si vite laissant libre cours aux tendances les moins exaltantes de Lynne.

Louons par contre sa collaboration avec les Traveling Wilburys sorte de supergroupe où cohabitaient Tom Petty, Dylan, George Harrison et Roy Orbison.

Long Wave est d’un autre tonneau puisqu’il fait référence aux Grandes Ondes, celles que l’on écoutaient avant l’explosion des « sixities ». Il s’agit d’un album de reprises de certains standards de l’époque (on y trouve du Trénet, du Hart et Rodgers, du Hammerstein ou du Don Everly).

On sait donc à quoi s’attendre en terme de compositions, c’est par conséquent plutôt sur la façon dont Lynne est parvenu à les recréer. Disons-le tout de suite, on en sera pas surpris par la manière dont sa patte se manifeste.

Vocaux délicats et ajourés, refrains légèrement éthérés, (« She ») avec ses chœurs presque liturgiques, mélodies presque sirupeuses dont il parvient à s’affranchir en y apportant une touche mélodramatique dont le regretté Roy Orbison aurait pu être envieux (« Running Scared »), ou plongée directe dans le « easy listening » avec les orchestrations de « Bewitched, Bothered and Bewildred ».

Mais Long Wave est aussi témoignage d’un temps, les « fifties », où une insouciance relative régnait encore. Ainsi peut-on comprendre ce choix de donner une tonalité de bien-être à)à l’album ; « Smile », « If I Loved You » ou « Love is a Many Splendored Thing » se veulent optimistes et caressants, avec une guitare, sur « Smile » une guitare toute en souplesse ponctuée par de légers trémolos.

Bien sûr, les prémisses de la révolution musicale qui allait suivre sont présents (le « Let It Rock » de E. Anderson pointant le nez et annonçant le Rock and Roll) mais c’est sur cette reprise de « La Mer » de Trénet (« Beyond The Sea ») que Lynne choisit de clore Long Wave, peut-être pour nous signifier que le temps n’a pas prise sur certains moments et morceaux qui demeurent, à leur échelle, des « classiques ».

Jeff Lynne a bien su leur rendre justice tout en y insufflant ses propres particularités ; à sa charge on pourrait simplement dire qu’il n’a jamais été éloigné de telles colorations musicales avec E.L.O. !

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